Michael Ondaatje.Trad. de l'anglais
L'Olivier, 258 pages, 22.50 €
«On ne m'avait pas prévenu que le paquebot comporterait sept ponts, qu'il y aurait six cents personnes à bord, dont un commandant, neuf cuisiniers, des mécaniciens, un vétérinaire, et qu'il renfermerait une petite prison et des piscines chlorées qui vogueraient en notre compagnie sur deux océans.». A l'âge de 11 ans, Michael est envoyé en Angleterre pour y retrouver sa mère. Il quitte donc le Sri Lanka à bord de l'Oronsay, un impressionnant paquebot sur lequel il voyagera vingt un jours, seul. Ce voyage étrange, sans adulte, va vite se transformer en une aventure de tous les instants. Avec deux autres enfants de son âge, Cassius et Ramadhin, il explore chaque recoin du bateau, rencontre des gens étonnants, se mêle aux autres passagers et écoute leurs histoires. Dans ce roman largement autobiographique, Michael Ondaatje revient avec tendresse sur l'un des épisodes les plus marquants de son histoire, l'un de ceux qui ont forgé son regard d'écrivain.
Rebecca Makkai.Trad. de l'anglais
Gallimard, 367 pages, 21 €
Dans la bibliothèque de la petite ville du Middle West où elle travaille, Lucy s'occupe de la section jeunesse. Toujours prête à conseiller les jeunes lecteurs et à animer des ateliers, elle cherche à leur faire partager son goût pour les romans. L'un de ses plus fidèles visiteurs est un jeune garçon de 10 ans, Ian. Il passe ses après-midi à fureter dans les rayons mais ses choix doivent toujours être validés par sa mère, membre d'une église fondamentaliste désireuse de rencontrer Dieu en chaque chose. Ian étouffe sous la coupe de cette mère qui craint que le goût de son fils pour les livres soit un signe précurseur d'un comportement homosexuel et ne souhaite qu'une seule chose, le voir pratiquer un vrai sport de garçon. Un matin, en arrivant à la bibliothèque, Lucy y découvre Ian. Il a fugué et passé la nuit entre les rayons. Bien décidée à le ramener chez lui et à parler avec sa mère, Lucy fait monter Ian dans sa voiture. Mais ce court trajet jusqu'à la maison du garçon va vite se transformer en escapade à travers l'Amérique. L'occasion pour Lucy de revenir sur sa propre enfance dans une famille d'immigrés russes, et pour Ian de découvrir un monde moderne que ses parents refusent de voir. Un roman tendre et amusant.
Patrick Deville
Seuil, 219 pages, 18 €
Yersenia pestis. Un nom un peu barbare qui désigne le bacille de la peste découvert à Hong Kong en 1894 alors qu'une terrible épidémie dévaste la ville. Yersenia pestis. Derrière cette appelation latine scientifique se cache, en fait, un homme passionnant et passionné, Alexandre Yersin, héros de la médecine mais oublié de l'histoire. Cet homme, Patrick Deville nous propose de le découvrir mais pas à la manière d'un biographe. Comme il nous avait entraîné sur les pas de Brazza dans son magnifique Equatoria (Seuil, 2009) ou à la découverte du Cambodge dans Kampuchea (Points. Seuil, 2012), c'est en mêlant récit de voyage, lettres, instants de vie, que Patrick Deville brosse par petites touches les multiples facettes de ce chercheur pas comme les autres.
Au sommaire
Introduction : Quel sens donner à la bio ?
1. Colombie : la bio au cœur des conflits
2. La double nature de la bio
3. Élevages de volailles : la bio va-t-elle y laisser des plumes ?
4. Opération « B.I.O. » : guerre commerciale & grande distribution
5. Andalousie : bio et mer de plastique
6. Des acteurs historiques de la bio face aux nouveaux enjeux
7. Maroc : l’obsession exportatrice
8. Biocoop : le grand écart
9. Changer de distribution pour changer de société
10. Comment le lait bio va-t-il tourner ?
11. Les Amap : miracle ou mirage ?
12. Israël – Palestine : la bio entre champ et bataille
13. Semences : la bio contre la bio diversité ?
14. De la démocratie alimentaire aux États-Unis
15. Bolivie : l’agroécologie d’avant la bio ?
16. L’agroécologie, un outil de transformation sociale
Conclusion : Une autre bio pour un autre monde ?