Delphine de Vigan
Lattès, 437 pages, 21.30 €
Delphine de Vigan nous parle de sa mère qui s'est suicidée, et de sa famille maternelle, famille flamboyante, joyeuse, mais qui a subi son lot de drames et qui compte de multiples zones d'ombre et de silence. Dieu sait qu'en s'attachant à un tel sujet, en révélant certains secrets, l'auteur s'exposait au risque du grand déballage et aurait pu placer le lecteur en position de voyeur. Et c'est là toute la force et la beauté de ce texte : Delphine de Vigan adopte la juste distance pour aborder ce qui la touche de si près. Sans complaisance dans la révélation de l'histoire familiale, sans sensiblerie mais avec beaucoup d'empathie, avec la volonté de comprendre, elle déroule son récit sur le fil, toujours au plus près de l'émotion.
Marcel Theroux. Trad. de l'anglais
Plon, 240 pages, 23.70 €
Sophie de Mijolla-Mellor
P.U.F, 2011, 28 €
Psychanalyste membre du IVe Groupe, Sophie de Mijolla-Mellor est professeur à l’Université Paris-Diderot, directrice de l’École doctorale «Recherches en psychanalyse». Elle est présidente de l’Association internationale d’histoire de la psychanalyse, dirige la revue Topique et elle est également l’auteur de nombreux ouvrages notamment sur la sublimation mais aussi sur la cruauté et la paranoïa.
Présentation de l'éditeur : «Pourquoi donne-t-on la mort? Qu’il soit le fait d’un individu ou d’un groupe, l’homicide apparaît paradoxalement aux yeux du témoin «civilisé» comme un acte inimaginable, alors que la pulsion de tuer est aussi fondamentalement inscrite dans la nature humaine que la pulsion sexuelle elle-même. Face à ces actes innommables, la société ne sait que multiplier les termes propres à les rejeter: «collective», «folie individuelle», autant de manières de répéter à l’infini la question sans se donner les moyens de répondre sur ce qui s’est effectivement passé et qui peut refaire surface à tout moment, en tous lieux et à toute époque.
Lire la suite : La mort donnée, Essai de psychanalyse sur le meurtre et la guerre / Psychanalyse
Jacqueline Harpman
Mardaga, 144p., 24 euro
Note de l'éditeur : Les parcours littéraire et psychanalytique de Jacqueline Harpman ont suivi des voies parallèles, qu’elle a bien décrites dans divers interviews et dans les articles ouvrages qui lui ont été consacrés.
Découvrant la psychanalyse dès sa pré-adolescence à travers les écrits de Freud (probablement Totem et Tabou), découvrant très tôt la littérature française des xviiie et xixe siècles à travers le roman dit psychologique, Jacqueline Harpman mènera de front l’écriture romanesque (à partir de la fin des années cinquante) et l’activité clinique et thérapeutique (à partir du milieu de la fin des années soixante).
Son expérience clinique n’a apparemment jamais contaminé son œuvre littéraire. En revanche elle a toujours parfaitement su qu’un auteur laissait transparaître son propre inconscient et sa propre histoire dans tout ce qu’il écrivait.
On trouvera rassemblé pour la première fois dans ce volume un ensemble de textes, dont plus de la moitié sont inédits, autour de la problématique de la création littéraire et de la genèse des œuvres, préoccupation majeure dans la pensée de Jacqueline Harpman.