La fin des coupables, suivi de Le cas Paramord
de Pierre-Henri Castel
ed. Ithaque, 34 euros
présentation de l'éditeur :
" Pourquoi implante-t-on aujourd'hui de minuscules électrodes dans le cerveau de certains « obsessionnels-compulsifs » ? Qu'est-il arrivé à la « névrose obsessionnelle » inventée par Freud ?
Où donc est passé le vieux « surmoi » ? Questions étranges, parce qu'elles semblent monter en épingle un épisode infime de l’histoire de la psychiatrie, loin des graves soucis des philosophes pour la folie. Au contraire : elles se tiennent au ras des souffrances secrètes d'un nombre immense de gens normaux, mais angoissés, portés à douter de tout, l'esprit traversé par des obsessions bizarres, et dont la vie est gâchée par de petits rituels dérisoires (vérification, symétrie, etc.).
La réponse se déploie entre deux récits de cure psychanalytique, livrés avec une exceptionnelle richesse de détails : celle d'un patient de Freud, « l'Homme aux rats », en 1907, à Vienne, et celle d'un de nos contemporains, « Paramord ». On y découvre combien devoir assumer subjectivement certains actes (sexuels mais pas seulement) peut devenir un supplice horrible. On y découvre aussi combien la contrainte à agir et à être soi-même aura été une pierre de touche de l'identité de l'individu dans la modernité. Car, de Freud à l'âge de l'esprit-cerveau, le sens de l'intériorité morale et psychique a profondément changé. Et ce que nous ne pouvons pas nous empêcher de faire ou de penser, et qui nous obsède, révèle le coût exorbitant de nos idéaux d'« autonomie ».
Pierre-Henri Castel conclut ici son enquête dans le labyrinthe du XXe siècle. Pourquoi être « civilisé » a pu paraître à ce point odieux à ceux qui ont préféré la barbarie totalitaire ? De quoi souffrait Kafka ? Le conformisme menace-t-il la démocratie ? Pour qui les thérapies cognitivo-comportementales furent-elles inventées ? Comment, enfin, la culpabilité excessive, creuset de l'individuation personnelle en Occident, s'est-elle muée en dysfonction cérébrale ? Pessoa et Canetti, Arendt et Adorno, Melanie Klein, Eysenck et Lacan nous guident et, avec eux, les témoignages poignants d'une foule d'obsédés anonymes."
Le Laboratoire central
de J.B. Pontalis
(ed. de l'Olivier, 18 euros)
Ce livre est un recueil d'entretiens que Pontalis a donné entre 1970 et 2012 à diverses revues. C'est un portrait intime et intellectuel qui se dessine à travers ceux-ci. "Une pensée qui n'existe pas sans l'oeuvre en silence de la langue, sans la mélancolie du langage, sans son charme (...)". Le lien, ou plutôt les liens, avec la littérature y sont particulièrement évoqués. C'est tout autant un J.B. Pontalis écrivain que psychanalyste qui est ici mis en avant.
PJ Parrish. Trad. de l'anglais
Calmann-Levy, 475 pages, 24.90 €
Louis Kincaid, jeune policier noir, quitte le Mississippi pour un poste d'apparence bien plus tranquille à Loon Lake, Michigan. Le commissariat qui compte neuf hommes est dirigé par un capitaine atypique, Brian Gibralter. Mais très vite Kincaid comprend que ce qu'il prenait pour une retraite campagnarde lui réserve bien des surprises. Le policier qu'il remplace, un jeune noir comme lui, a en fait été assassiné à peine quinze jours plus tôt. L'équipe est encore sous le choc, d'autant qu'il s'agit du premier meurtre commis sur les rives tranquilles de Loon Lake. L'angoisse monte encore lorsque le corps d'un ancien flic aujourd'hui à la retraite est découvert dans les eaux glacées du lac. Qui en veut aux policiers de ce patelin perdu ? Et qui sera le prochain sur la liste ? Le commissaire Gibralter ne semble pas à la hauteur de l'enquête et refuse l'aide de la police de l'Etat. Kincaid décide alors, malgré l'hostilité de ses nouveaux collègues, de mener ses propres investigations. Un lac gelé, des policiers pris pour cible, un commissaire autoritaire et lunatique, un jeune flic persévérant sont tous les ingrédients qui font de De glace et de sang un bon polar à découvrir bien au chaud.
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Voici quelques titres de notre sélection CD et DVD que nous vous invitons à venir découvrir en magasin :
Pour la musique : La Missa solemnis de Ludwig van Beethoven (Marlis Petersen, Gerhild Romberger, Benjamin Hulett, David Wilson-Johnson, le Collegium Vocale Gent, l'Orchestre des Champs Elysées, Alessandro Moccia, sous la direction de Philippe Herreweghe). Le Piano Quartet op.47 et le Piano Qintet op. 44 de Robert Schumann ( Alewander Melnikov au piano et le Jerusalem Quartet). Les variations Diabelli de Ludwig van Beethoven (Andreas Staier au pianoforte), Esprit d'Arménie (Georgi Minassyan, Haïg Sarikouyoumdjian, Gaguik Mouradian, Armen Badalyan, Hespérion XXI sous la direction de Jordi Savall) mais aussi Les Piano sonatas 1 et 2 de Rachmaninov (Nicolai Lugansky au piano), Les concertos per fagotto III de Antonio Vivaldi (Sergio Azzolini au basson)...
Pour les films :
Les nouveautés :
Holy Motors de Leos Carax, magistral, Le grand soir de Benoît Delépine et Gustave Kervern, déjanté et nécessaire ; mais aussi Journal de France de Claudine Nougaret et Raymond Depardon, La part des anges de ken Loach, Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian, L'enfant d'en haut d'Ursula Meier...
Les coffrets :
L'intégrale Andrei tarkovski, les sept longs métrages d'un des plus grands du cinéma russe, mais aussi tous ses moyens et courts métrages ainsi que des suppléments. Le coffret Théo Angelopoulos qui propose les sept premiers films du cinéaste, le coffret Tout(e) Varda qui réunit pour la première fois la totalité de l'oeuvre de la cinéaste, les deux coffrets Nikita Mikhalkov, le coffret Walter Salles comprenant les très beaux Central do Brasil, Darios de motocicleta, les moins connus Avril brisé et Linha de passe et enfin On the road, Le coffret Rosas...
Le meilleurs des sorties 2012 :
Drive de Nicolas Winding Refn, romantique et violent à l'extrême, Oslo 31 août de Joachim Trier, une adaptation moderne et percutante du Feu Follet de Drieu La Rochelle, La fée de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy, inventif, poétique et politique et aussi, Habemus Papam de Nanni Moretti, L'exercice de l'état de Pierre Schoeller, Shame de Steve McQueen, 38 témoins de Lucas Belvaux, Tous au larzac de Christian Rouaud et bien d'autres encore.