Mathias Enard
Actes sud, 88 pages, 6€.
Publié tout d'abord aux éditions Inculte, le très beau texte de Mathias Enard, L'alcool et la nostalgie, sort aujourd'hui en poche aux éditions Actes Sud dans la collection Babel. C'est l'occasion de découvrir ou de relire cet hommage à l'âme russe et à ces écrivains.
A travers les terres enneigées de la Russie, suite à la mort de Vladimir, Mathias conduit le corps de son ami dans son village natal. Le voyage en transibérien de Mathias est l'occasion d'une remémoration des relations fiévreuses qu'il a entretenues avec Jeanne et Vladimir au cours des années.
Mathias Enard, auteur entre autres de Zone (prix Décembre et prix du Livre Inter), de Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants (prix Goncourt des lycéens) et membre du collectif Inculte nous livre avec L'alcool et la nostalgie un roman sensuel et mélancolique.
J. Courtney Sullivan. Trad. de l'anglais
Rue Fromentin, 517 pages, 22 €
Dans Les débutantes de J. Courtney Sullivan, nous faisons la connaissance de quatre jeunes filles Bree, Sally, Celia et April. Au moment où nous les rencontrons, elles sont particulièrement anxieuses. Une nouvelle ère commence, en effet, pour ces lycéennes fraîchement diplomées qui s'apprêtent à découvrir l'université de Smith où elles passeront les quatre prochaines années. Smith, un campus atypique, exclusivement réservé aux filles et qui a formé la plupart des féministes américaines. Le jour de leur aménagement dans leur résidence, c'est un peu la panique. Comment seront les colocataires ? Comment trouveront-elles leur place au milieu de tant d'étudiantes brillantes ? Comment laisser derrière elles leur famille et leurs amis ? Et pourtant, en quelques heures tout s'éclaire. Les quatre filles aux profils si différents s'unissent pour affronter cette première journée. Elle se sont trouvées et deviendront amies pour la vie. Quatre ans après la fin de leurs études universitaires, les quatre jeunes femmes ont rendez-vous pour célébrer le mariage de Sally. C'est l'occasion de se souvenir de leur rencontre, des joies et des peines qui ont émaillé leurs vies, d'entendre à travers la voix de chacune d'elles la manière dont elles ont vécu ces années à Smith. Un roman plein d'humour, de chaleur et d'amitié. Une vraie lecture d'été à partager entre copines.
Victoria Hislop. Trad. de l'anglais
Les Escales, 429 pages, 22.50 €
L'Ile des oubliés, c'est Spinalonga, un petit îlot de terre au large de la Crète où, de 1903 à 1957 les lépreux de toute la Grèce furent contraints de s'exiler tant ils inspiraient la peur au reste de la population. C'est lors d'un voyage en Crète qu'Alexis, jeune touriste anglaise, découvre l'existence de cette île et la manière dont celle-ci est liée à l'histoire de sa famille. En effet, la mère d'Alexis, Sophia, est originaire de Plaka, le village de pêcheur situé juste en face de la colonie de lépreux. C'est à Plaka qu'Alexis va rencontrer une femme qui a bien connu la famille de sa mère et qui va lui raconter le passé douloureux que Sophia a fui à 18 ans. Tout commence en 1939 lorsque l'arrière-grand-mère d'Alexis, institutrice à Plaka, découvre les premières taches sur sa peau synonymes de la terrible malédiction. Elle est obligée d'abandonner son mari, ses deux filles, sa maison et tous ses élèves pour rejoindre Spinalonga. C'est le début d'une histoire tragique qui aura bien des conséquences sur les générations futures de sa famille mais c'est aussi la découverte d'un lieu passionnant où les lépreux, loin de se laisser dépérir, vont créer une véritable communauté faite d'entraide, de joie, d'amitié, d'amour et surtout dédiée à la vie.
Marco Malvaldi. Trad. de l'italien.
Christian Bourgois, 219 p., 15 €
Toscane, 1895. Pellegrini Artusi, le fameux auteur de ce classique de la gastronomie italienne "La science en cuisine ou l'art de bien manger", est invité par le marquis de Roccapendente en son château afin d'y déguster quelques recettes de sa cuisinière. Lors de son séjour, le majordome du domaine est retrouvé mort, enfermé dans la cave. La thèse du suicide semble évidente, et puis de toutes façons personne ne s'en fait trop, sauf Artusi dont la curiosité est éveillée par une curieuse odeur d'asperges qu'il flaire dans un pot du chambre près du mort, lequel détestait cela. Un délégué à la sécurité publique est alors envoyé sur les lieux, qui sera aidé dans son enquête par les remarques et déductions d'Artusi. Peu à peu, sous le vernis de bonne éducation de cette noble famille apparaissent les vices et faiblesses de chacun.
Un polar vraiment très très drôle : l'auteur se moque allègrement de ses personnages, caricaturés avec jubilation. Il multiplie les discordances et anachronismes pour notre plus grand amusement. Avec une bonne intrigue et le style en prime, un petit régal.