Juan Gabriel Vasquez. Trad. de l'espagnol (Colombie)
Seuil, 293 pages, 20 €
Un soir à Bogotà, le jeune avocat Antonio Yammara, est dans la rue aux côtés de Ricardo Laverde, un homme taciturne et secret qu'il a rencontré au club de billard, quand ce dernier est abattu par un tueur à moto. Lui-même est blessé dans l'attentat. Profondément perturbé, Antonio ne parvient pas à retrouver sa place dans le monde, ni parmi les siens. Ses blessures ne sont pas seulement physiques, mais psychologiques, voire existentielles : Pourquoi moi, simple passant, suis-je en butte à une telle violence? Comment ce pays en est-il arrivé là ? Pour échapper à ses angoisses, Yammara remonte aux origines de la terreur, c'est-à-dire dans le passé de Laverde, dont il ne sait à peu près rien, si ce n'est qu'il a fait de la prison. Dans cette quête, il rencontrera Maya, Ensemble, ils dénoueront les fils de ces existences brisées par la peur et la brutalité de la guerre du narcotrafic qui a fait rage en Colombie.
De sa plume élégante et précise, Vasquez (dont on avait déjà apprécié l"Histoire secrète du Costaguana"), dans ce formidable roman, nous plonge dans le coeur d'un individu qui a subi l'irrationnalité de la violence, et dans l'histoire d'un pays qui , à l'instar d'Antonio, est paralysé et impuissant devant cette brutalité qui le dépasse.