Marcel-Sylvain Godfroid
Weyrich, 534 pages, 21€
Léo Dover a grandi dans les Ardennes au coeur d'un domaine royal. Son père, un Anglais, palefrenier du Roi et sa mère, employée de maison au sein du château, l'ont toujours élevé dans le respect de la royauté et l'admiration de Léopold II. Léo n'a qu'un rêve, devenir journaliste. Il monte à Bruxelles et collabore au journal l'Etoile. Ses articles font l'éloge de l'action belge au Congo. Il y défend ardemment l'entreprise coloniale de son Roi face aux critiques virulentes de la presse anglaise. Mais lorsqu'il reçoit une lettre d'une jeune religieuse en poste au Congo décrivant les atrocités commises sur place par les représentants du royaume, il commence à douter de ses certitudes.
Lori Roy. Trad. de l'anglais
Masque, 350 pages, 21.90 €
Apeuré par les émeutes raciales qui secouent la ville de Detroit en cette année 1967, Arthur Scott décide d'emmener sa famille loin de la violence. Il embarque sa femme et ses trois enfants dans son pick up et les conduit dans une petite ville du Kansas, dans la ferme familiale de Bent Road. Celle-là même qu'il a quitté vingt ans plus tôt après le mort de sa soeur. Celia Scott, femme de la ville, a du mal à s'habituer à la vie rude de la campagne et aux critiques à peine voilées de sa belle-mère. Mais elle espère que ses enfants trouveront là un environnement plus serein pour grandir. Heureusement elle peut compter sur la présence de sa belle-soeur, Ruth, une femme timide, soumise à un mari violent et alcoolique, Ray. Celia tente de démêler l'histoire de cette famille brisée par la mort de la fille aînée, Eve. Qui a assassiné cette belle jeune fille ?
Milena Michiko Flasar
Trad. de l'allemand, Ed. de l'Olivier, 164 p., 18.50 €
La cravate, c'est lui, Ohara Tetsu, employé modèle qui vient d'être licencié mais qui le tait à sa femme et continue à enfiler son costume tous les matins pour aller s'asseoir sur un banc à longueur de journée. Celui qui l'appelle comme ça, Taguchi Hiro, un jeune garçon qui a décidé de couper toute relation aux autres et se cloitre dans sa chambre. Après deux ans d'enfermement, il vient de sortir pour aller au parc, s'asseoir sur un banc. Il ne compte pas parler à quelqu'un. Pourtant, après s'être observés, ces deux êtres sortis de la vie sociale s'apprivoisent petit à petit et finissent par se livrer quelques bribes de leur existence qui les ont menés là où ils sont.
Un roman à la fois déchirant et très doux.
Céline Minard.
Rivages, 326 pages, 22€45.
Du western des origines, pur et sans artifices, pas d'enjolivement, pas de romantisme, c'est ce que nous propose Céline Minard dans Faillir être flingué, une vision sans concession du rêve américain comparable en cela au chef d'oeuvre de Michael Cimino, La porte du paradis. Elle nous entraîne dans un rythme très maîtrisé sur les pas d'une multitude de personnages : d'Eau-qui-court-sur-la-plaine, une indienne guérisseuse aux frères McPherson et leur vieille mère mourante traversant les grandes plaines dans leur chariot brinquebalant, de Xiao Niu la chinoise à Arcadia Craig la contrebassiste en passant par Bird Boisverd et les autres, toutes les pistes convergent aux abords d'une ville naissante où chacun espère y faire sa place. Grande épopée des débuts, Faillir être flingué revisite le mythe de l'Ouest américain avec audace et brio. Une grande réussite!