Jean- Claude Simoën
Perrin, 321 pages, 25.40 €
Des montagnes du Pamir à l'enfer du Taklamakan, Paul Pelliot et Aurel Stein ont découvert en 1907 les origines du bouddhisme dans des grottes murées depuis des siècles. Au pied de la cordillère des Andes, des chercheurs continuent d'étudier l'énigmatique civilisation maya. Au Cambodge, les scientifiques ont
percé le secret d'Angkor : ce qui apparut durant des décennies comme un ensemble de temples épars forme en fait une seule et immense ville qui compta jusqu'à 700 000 habitants !
À Cnossos, en Crête, un grand labyrinthe de bâtiments nous mène tout simplement au palais du roi Minos et donc à la civilisation minoenne. Dans les montagnes du Pakistan, nous découvrons une civilisation agraire fondatrice installée sur les bords de l'Indus huit mille ans avant le passage d'Alexandre le Grand. À Qumrân, philologues et linguistes nous révèlent les origines de textes bibliques vieux de deux mille ans.
Autant d'histoires de fouilles, de mythes et d'aventures, dans une discipline mêlant travail de terrain, intuitions érudites et aussi, entre la brosse à dentset la truelle, ce qu'il faut bien appeler «coups de chance» ; autant de récits qui font de cet ouvrage un voyage fascinant à travers le temps.
Notice de l'éditeur
Patrice Gueniffey
Gallimard, 860 pages, 30 €
Napoléon n'a pas manqué de biographes. On s'en étonnerait à tort. Les hommes qui ont laissé une empreinte aussi profonde sur leur époque et sur les imaginations sont-ils si nombreux ? L'écho de son extraordinaire aventure a
retenti bien au-delà des frontières de la France et même de l'Europe. Depuis, la légende a un peu pâli, le monde a changé. Le mythe s'épuise à mesure que les passions qui l'ont entretenu s'éteignent : celles de la gloire, de l'héroïsme et de la guerre. Toute cette magie est morte avec les hécatombes du XXe siècle. Mais Napoléon n'a pas été seulement un conquérant. Stratège hors pair, il fut aussi le plus doué des élèves de Machiavel dans l'art de gouverner. Plus qu'au guerrier, c'est au Premier consul que vont aujourd'hui les hommages. Ce qui reste, c'est le souvenir d'une volonté éclairée s'appliquant à relever les ruines de la Révolution avec une intelligence, une énergie et une efficacité incomparables - avec brutalité aussi, car on ne saurait ignorer combien cet homme si positif était, pour le meilleur comme pour le pire, étranger à toute idée de bien et de mal. Ce qui, en lui, parle encore aux imaginations modernes, c'est autre chose : la croyance, qui était la sienne, et que nous voudrions être la nôtre, que notre sort ne résistera pas à notre volonté. Bonaparte est une figure de l'individu moderne : l'homme qui s'est créé à force de volonté, de travail et de talent, qui a fait de sa vie un destin en repoussant toutes les limites connues.
Un quart de siècle seulement sépare son entrée sur la scène de l'Histoire de sa disparition. Histoire si brève et si riche - énigmatique aussi par bien des côtés - qu'elle ne peut être traversée trop vite. L'historien ne peut marcher au pas des armées de l'Empereur. Un Napoléon suivra ce Bonaparte.
Celui-ci retrace l'histoire du jeune Napoléon, de la Corse aux Tuileries, des années obscures de l'enfance jusqu'à la proclamation du Consulat à vie en 1802 où, sans encore porter le titre d'empereur, il rétablit à son profit la monarchie héréditaire. S'il est dans la vie de chaque homme, comme dit Jorge Luis Borges, un moment où il sait « à jamais qui il est », ce livre s'attache à le découvrir pour comprendre comment Napoléon est devenu Napoléon.
Simon Sebag Montefiore. Trad. de l'anglais
Calmann-Lévy, 721 pages, 30.20 €
La Grande Catherine, impératrice de toutes les Russies, est une femme connue pour sa fougue, son génie politique et son charme fascinant. Elle gouverne aux côtés de l'homme de sa vie, le prince Potemkine. Ce nobliau de province haut en couleurs, aussi fantasque que génial, s'impose d'année en année comme le
véritable corégent de cette autocrate implacable et brillante, et devient l'époux clandestin de l'impératrice et son plus fidèle ami, contribuant à faire de la Russie une grande puissance.
Dans ce livre tourbillonnant, écrit à partir d'archives inédites ou méconnues et s'appuyant largement sur la correspondance du couple, Simon Sebag Montefiore nous entraîne dans l'effervescence des fêtes de cour, des secrets de diplomates et des intrigues de palais. Il raconte enfin les amours licites et illicites entre les grands de l'entourage de Catherine II, et celles de l'impératrice elle-même, qui malgré ses nombreux favoris, ne cessa jamais d'aimer Potemkine.
Notice de l'éditeur
Et pour ne pas faire de jaloux, voici une liste d'essais pour vos vacances...
Jean Bollack, Au jour le jour, ed. PUF, 1150 pages, 29€
Dernier Livre de Jean Bollack, mort en 2012. Un ensemble encyclopédique, morcelé et cohérent, dans lequel l'auteur s'exprime sur les sujets qui lui ont tenu à coeur toute sa vie, personnelle et de chercheur : l'Allemagne, Homère, la poésie, Celan, l'herméneutique, le Proche-Orient, ... Des propos extraits de ses journaux personnels et qui sont la meilleure introduction à l'oeuvre et à la démarche de Jean Bollack.
Véronique Bergen, Le corps glorieux de la top-modèle , ed. Lignes, 140 pages, 14€
La mode n’est plus confinée à la sphère de la parure, du stylisme mais elle dicte une manière d’être au monde. La diffusion de la mode, sa récente montée en puissance importe moins que ce qu’elle met en jeu au niveau de la pensée. En analysant le système de la mode, de son rapport au corps, Véronique Bergen propose une analyse de notre société.
Agnès Bressolette, Nés vulnérables, petites leçons de fin de vie, ed. PUF, 155 pages, 14€
À partir de son expérience de psychologue dans un service de soins palliatifs, l’auteure tente de dire ce qui met à mal. Ce temps de fin de vie n’est pas un temps de vaine attente. Beaucoup de choses se vivent ou remontent à la surface, des parts en soi jamais entendues qui cherchent un lieu pour se déposer et se transformer. Face à la maladie qui s’impose et plonge dans le chaos, savoir que l’on n’est pas seul, faire l’expérience d’être porté comme à notre origine, peut réveiller « l’enfant rieur » qui sommeille en nous et nous mettre en contact avec des forces insoupçonnées, profondes, qui nous portent vers la vie et nous donnent la force de supporter l’insupportable.
Pascal Chabot, Global Burn-Out, ed. PUF, 150 pages, 15€
Le voilà l'essai sur le burn-out, celui qui l'analyse non pas d'un point de vue clinique, mais d'un point de vue philosophique. Le burn-out n'est pas seulement un problème individuel il est aussi une pathologie de civilisation. Parler du burn-out, c'est parler de notre époque, analyser le burn-out, c'est analyser notre époque.
André Green, Penser la psychanalyse, ed. Ithaque, 180 pages, 20€
Recueil d'articles du psychanalyste André Green, des lectures critiques de ses contemporains : Bion, Lacan, Laplanche, Aulagnier, Anzieu, Rosolato. Approches qui sont autant des éclairages sur les oeuvres de ces psychanalystes qu'une introduction à celle d'André Green. Ce sont autant de chemins pour nous guider et nous mener au coeur de la clinique contemporaine.
Notons qu'est paru en même temps, chez le même éditeur, Dialoguer avec André Green (entretiens avec Fernando Urribarri), manière de parcourir la totalité de l'oeuvre d'André Green.
Jacques Lacan, Séminaire, livre VI, Le désir et son interprétation, ed. La Martinière, Le Champ Freudien, 620 pages, 29€
C'est le séminaire des années 1958-1959. « Que montre Lacan ? Que le désir n'est pas une fonction biologique ; qu'il n'est pas coordonné à un objet naturel ; que son objet est fantasmatique. De ce fait, le désir est extravagant. » (...) « Ce Séminaire annonçait « le remaniement des conformismes antérieurement instaurés, voire leur éclatement ». Nous y sommes. Lacan parle de nous. »
Pierre Macherey, Philosopher avec la littérature, ed. Hermann, 400 pages, 27€
Réédition de l'essai de Pierre Macherey, paru en 1990, sous le titre A quoi pense la littérature ? Edition revue pour l'occcasion augmentée d'une préface dans laquelle Pierre Macherey revient sur son parcours intellectuel et sur les rapports, ses rapports, entre littérature et philosophie.
Michel Schneider, Lu et entendu, ed. PUF, 300 pages, 22€
On sait que Michel Schneider est un psychanalyste qui s'intéresse autant aux arts : son approche de Marilyn Monroe, dans Marilyn, dernière séance, celle de Proust dans Maman, ou celle du célèbre tableau de Géricault, dans Un rêve de pierre, quand ce n'est pas la musique et Glenn Gould.
Dans ce nouveau livre, il analyse les oeuvres de Freud, James, Nabokov, Pessoa, Proust, Rancé et Schnitzler. La littérature est un prisme qui révèle le spectre de situations psychiques étranges (...) Entendre ce que l'on lit et lire pour entendre. »
Frédéric Worms, Revivre, éprouver nos blessures et nos ressources, ed. Flammarion, 320 pages, 19€
Le mot revivre a deux sens , renaître et se laisser rattraper par son passé. Deux sens opposés ? Peut-être pas. Chacun de nous fait cette double expérience sans le savoir, sans la penser. Cet essai de Frédéric Worms, spécialiste de Bergson, nous propose justement de la penser cette expérience, de la faire nôtre, pour en faire un art de vivre.
La Revue des Livres, bimensuel, 5,9€.
Sans hésiter : c'est actuellement la meilleure revue sur les livres de Sciences Humaines. Une revue qui prend son temps pour parler des livres, pour les analyser, pour les discuter. Une revue qui, à partir, des livres, analyse aussi notre société.
Grande originalité de cette revue : chaque numéro est illustré par un seul illustrateur ou photographe.
Une revue à lire, à garder, à relire.