Bernard Chambaz
Editeur : Editions du Sous-sol Réserver ou commander

Monica Sabolo
Editeur : Gallimard Réserver ou commander
Monica Sabolo retrace l'histoire édifiante du groupe terroriste "Action directe" qui mit en émoi la France des années 80 (et qui tua le patron de Renault, Georges Besse). Très adroitement, elle mêle cette enquête à un autre récit, intime, celui de son père, être secret et ambigu, ombre planante de son enfance, et dessine au final un roman sur le pardon à la profondeur et à la sensibilité inouïes.
"Nous nous racontons une histoire, puis nous la réécrivons, au fil du temps. Ce spectre fantasque s'appelle la mémoire. Le souvenir est un organisme vivant, un corps autonome, qui s'auto-génère. Personne ne ment, le spectre a juste pris la main."
Un des grands livres de cette rentrée littéraire.
Valentine Cuny - Le Callet
Editeur : Delcourt Réserver ou commander
En 2016, à 19 ans, Valentine Cuny-Le Callet débute une correspondance avec Renaldo McGirth, incarcéré depuis plus de dix ans en Floride pour un meurtre commis à l'âge de 18 ans. De ces échanges épistolaires puis des visites en prison naît ce projet de récit graphique, montrant la brutalité du système carcéral et la détermination des condamnés à construire leur vie malgré tout.
C'est tout un monde qui se révèle au lecteur, la vie quotidienne en prison, les contraintes, les droits, les accès et les manières de pouvoir évader son esprit, le nourrir, par des connaissances et de la correspondance.
Une bande-dessinée monumentale d'une grande beauté graphique (dessin au crayon à papier, au stylo bille, gravure, peinture à la gouache) et un témoignage bouleversant sur la "vie" dans les couloirs de la mort. Somptueux.
Pour commencer à défricher la rentrée littéraire de cet automne, voici un aperçu des quelques titres qui ont été aimés par plusieurs d’entre nous : il y a la locomotive de la saison (Virginie Despentes), des auteurs confirmés mais encore assez peu connus (Blandine Rinkel, Gilles Marchand), deux premiers romans et un auteur étranger.
Cher Connard, de Virginie Despentes (Grasset) : Loin des idées convenues, avec un sens de la formule qui fait mouche et qui claque, l’autrice nous offre un grand roman sur l’addiction, le féminisme, les faiblesses humaines et l’amitié.
Le soldat désaccordé, de Gilles Marchand (Aux forges de Vulcain) : Un ancien combattant de la première guerre, devenu détective, est chargé de retrouver un soldat disparu au front en 1917. Il va découvrir, en suivant ses traces, la magnifique et déchirante histoire d’amour de ce jeune homme épris d’idéal.
Vers la violence, de Blandine Rinkel (Fayard) : Avec une acuité sidérante, Lou raconte son père, Gérard, le rêveur, l’affabulateur, fascinant et terrifiant, violent , sauvage. Un roman saisissant sur les fondations familiales qui nous portent ou nous font fuir.
Tenir sa langue, de Polina Panassenko (L’Olivier) : Née en URSS, Polina est arrivée en France après la chute du bloc communiste. Elle devient Pauline. Très rapidement, elle se sent tiraillée entre ses deux identités. Un roman tendre, chaleureux et surtout drôle, drôle.
Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, de Maria Larrea (Grasset) : Maria, 27 ans, part à la recherche de ses origines, suite à une révélation des plus surprenantes lors d’une séance de tarot. Un premier roman d’une vitalité débordante qui nous raconte une histoire assez extraordinaire , pleine de rebondissements et de révélations familiales.
Sud d’Antonio Soler, trad. de l’espagnol (Rivages) : Pendant 24 h, dans une ville écrasée par une chaleur de plomb, Sud nous entraîne dans un balai de personnages , un tourbillon d’émotions, de sensations, d’aventures humaines particulières qui plongent dans les tréfonds de l’âme. C’est âpre, étourdissant et d’une virtuosité folle.