Liam McIlvanney,
trad. de l'anglais parDavid Fauquemberg, Métaillié, 400 p., 21€
Glasgow, 1969, trois jeunes femmes ont été assassinées après avoir passé une soirée en boîte de nuit. Dans la ville la psychose s'installe. La police est à cran et l'enquête piétine. Pourtant des témoins ont décrit un homme vu en compagnie des victimes. Un portrait-robot circule. C'est celui-ci d'un jeune homme aux airs de gendre idéal que la presse surnomme "le Quaker". Après plus d'un an d'enquête sans résultat, l'inspecteur Duncan est chargé de reprendre le dossier et d'analyser le travail de ses collègues. Une position bien inconfortable pour Duncan. Un polar passionnant où la ville de Glasgow, et ses quartiers en pleine mutation, joue un rôle important.
Pierre Assouline
Gallimard, 290 p., 20€
Louis Lambert est professeur de français dans un lycée parisien. Il est aussi feru de littérature anglaise et surtout de Rudyard Kipling. Le célébre poème If du romancier anglais qui s'achève pas ces mots "Tu seras un homme, mon fils" l'obsède. Il rêve d'en faire la traduction la plus juste. Lors d'un séjour dans le Sud de la France il loge dans le même hôtel que son illustre idole. Les deux hommes font connaissance et Kilpling propose à Louis de donner des cours de français à son fils, John. Lorsque débute la Première Guerre Mondiale, John Kipling n'a qu'une idée en tête, s'engager, malgré une myopie sévère à cause de laquelle il a été réformé. Il souhaite ainsi faire la fierté de son père. Après quelques mois dans les tranchers, John est victime d'un tir d'obus. Son corps ne sera jamais retrouvé. La perte de son fils, l'impossibilité d'un deuil sans tombe, vont profondément affecter Rudyard. Avec en toile de fonds le poème et la destinée de son fils, Pierre Assouline dresse le portrait de l'auteur du Livre de la Jungle.
Caroline Valentiny
Albin Michel, 17€65, 185 p.
Alexis, 20 ans, vient de mourir. Enterré dans un petit cimetière de campagne, il perçoit encore un petit peu des palpitations du monde autour de lui : le bruissement de la nature, le pas des visiteurs, surtout celui de sa petite soeur qui vient lui parler en cachette. De cet entre-deux étrange, il nous fait entendre sa voix : que fait-il là?, il ne s'en souvient plus. Dans le même temps, sa mère cherche à comprendre : pourquoi son fils, certes très sensible mais si plein de vie, a-t-il apparemment mis fin à ses jours?
Un premier roman exceptionnel qui explore avec infiniment de sensibilité, d'une plume sensorielle et aérienne, la zone brumeuse entre la vie et la mort, et le mystère d'une existence.
Richard Flanagan,
trad. de l'anglais par Delphine Chevalier. Babel (Actes Sud), 432 pages, 9€70
Début des années 1950. Bojan et son épouse ont fuit la Slovénie pour démarrer une nouvelle vie en Tasmanie. Installés avec leur fille de 3 ans dans un camp de baraquements aux abords d'un chantier de construction, ils mènent une vie de misère dans le froid, la pluie et la précarité. Un soir, la jeune femme quitte la cabane et disparait dans la nuit. Bojan ne parvient pas à surmonter le départ de son épouse et sombre dans l'alcool et le repli sur soi. Elevée dans un climat de violence et de peur, la jeune Sonja, devenue majeure, quitte le campement et rompt les liens avec son père. Des années plus tard, enceinte, Sonja retourne en Tasmanie dans l'espoir de comprendre pourquoi sa mère les a abandonnés. Elle retrouve Bojan, toujours aussi solitaire. Un roman dur, âpre mais magnifique sur les liens qui unissent un père et sa fille.