Michel Moutot
Editeur : Seuil Réserver ou commander
Avec Route One, Michel Moutot continue son exploration de l'histoire de l'Amérique et plus particulièrement de la Californie. Il s'intéresse à la construction de l'une des routes les plus mythiques : la California One qui longe la côte pacifique, de la Californie du Sud aux portes du Canada. C'est au début du XXe siècle que commence l'épopée de cette route, véritable défi technique pour les ingénieurs de l'époque ! C'est à travers le destin de deux hommes que tout oppose que nous plongeons au coeur de ce chantier pharaonique. D'une part Wilbur Tremblay, orphelin du Maine, adopté à l'âge de 8 ans par une famille aimante qui lui permettra de réaliser son rêve : devenir ingénieur. D'autre part Hyrum Rock, descendant d'un colon mormon venu chercher la paix et la fortune sur les terres sauvages de Big Sur. Si l'un rêve de mener à bien ce chantier historique, l'autre voit d'un très mauvais oeil les engins et ouvriers qui piétinent ses terres. Un grand roman d'aventure dont Michel Moutot à le secret.
Caitlin Wahrer
Traduit de l'anglais par Karine Lalechere
Editeur : Sonatine Réserver ou commander
En octobre 2015, Nick Hall, jeune étudiant, est violemment agressé après avoir passé la soirée dans un bar avec un inconnu séduisant. Emmené aux urgences par ses colocataires, Nick accepte de porter plainte et se retrouve au centre d'une affaire judiciaire très médiatisée. Pour son frère, Tony, le choc est immense. Toute sa vie il a tenté de protéger Nick, de 17 ans son cadet, des violences de leur père ou de la négligence de sa belle-mère. Tony est rongé par la colère, surtout lorsqu'il apprend par l'inspecteur Rice que le suspect nie en bloc et que la police à des doutes sur le témoignage de Nick. Quatre ans plus tard, alors que Julia, la femme de Tony, tente de retrouver de la sérénité après des années de stress causé par l'affaire de son beau-frère, elle est contactée par l'inspecteur Rice désormais à la retraite et atteint d'une maladie incurable. Il souhaite lui parler d'un événement lié à l'agression de Nick qu'il a passé sous silence et dont il voudrait soulager sa conscience. Un thriller psychologique parfaitement mené où des personnes sans histoires se retrouvent aux prises avec la violence, les mensonges et les rouages de la justice.
Mónica Ojeda
Traduit de l'espagnol (equateur) par ALBA-MARINA ESCALON
Editeur : Gallimard Réserver ou commander
"Si les gens étaient sincères, ils admettraient qu’ils ne racontent pas la même chose à leur mère qu’à leur amie ou à leur professeure : nous disons tous des choses différentes selon à qui on s’adresse, et ce n’est pas que nous mentions, mais chaque personne nous fait dire une vérité unique et différente de toutes les autres que nous portons en nous."
À Guayaquil, Fernanda est lycéenne dans un établissement catholique de l'Opus Dei, réservé à l'élite. Elle est passionnée par la littérature et les films d'horreur. Depuis des mois, l'adolescente insolente et ses amies se moquent de leur professeure de lettres. Un matin, elle se réveille attachée dans une cabane au coeur de la forêt équatorienne, kidnappée par miss Clara, sa professeure...
Doté d'une construction ahurissante et d'un suspense psychologique puissant, ce roman est une expérience littéraire incroyable !
Anne Boyer
Traduit de l'américain par Céline Leroy Réserver ou commander
L'année de ses 41 ans, la poétesse américaine Anne Boyer apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein très agressif qui la conduit à suivre une chimiothérapie et à subir une double mastectomie. Commence alors pour elle un long voyage qu'elle nous raconte ici, un cheminement tout autant médical que charnel, littéraire, philosophique et politique.
Celles qui ne meurent pas est un très grand livre et aucune hyperbole ne sera assez suffisante pour dire à quel point ce récit est magistral tant il dit des choses essentielles sur la douleur, le soin et la survie. On sort de cette lecture magnétisé et sonné par l'intelligence de sa réflexion et de son approche.
« Dans les circonstances de ces calamités, il n’y a pas d’écoute de mon corps possible puisqu’en l’état, il ne cesse de dire ce qu’il ne faut pas. Mon corps a l’impression que sa mort est un effet secondaire de ce qui promet de le maintenir en vie et demande, pour se sauvegarder, à être détruit : ne pas bouger, ne pas manger, ne pas travailler, ne pas dormir, refuser tout contact. Chaque nerf est un mendiant qui fait l’aumône d’une fin. La sagesse de mon corps prend la forme d’une question atrocement mélodramatique posée par un imbécile. Je devais cependant croire ce que mon corps exprimait quand il voulait mourir, ce n’était pas qu’il détestait la vie, seulement qu’il ne supportait plus cette situation »
Eblouissant et nécessaire.