Pris au hasard parmi les nombreuses nouveautés de ce mois de janvier, Les Mangeurs de Nuit est une très belle découverte dont la lecture m'a semblé trop courte tellement j'aurais aimé accompagner encore un peu les personnages dans leurs aventures et leurs bouleversements émotionnels. Marie Charrel nous conte le destin inoubliable de deux femmes et d'un homme, au Canada, des années 1920 aux années 1950. Il y a d'abord Aika. Elle est ce qu'on appelle une picture bride, une jeune fille japonaise mariée à un immigré nippon déjà installé au Canada et qu'elle ne connaît que sur photo avant d'embarquer pour l'inconnu. Ensuite il y a Hannah, sa fille, une Nisei ou Japonaise de la seconde génération, qui n'a connu que les forêts et les villes de la Colombie-Britannique et qui se sent profondément attachée à son pays natal. Mais c'est sans compter sur le racisme anti-japonais qui sévit en Amérique du Nord après l'attaque de Pearl Harbour. Enfin il y a Jack, un creekwalker qui arpente les bois et surveille les cours d'eau pour le compte du gouvernement. Elevé par sa belle-mère indienne après le décès de son père, il a fait ses siennes les légendes et les croyances autochtones. Rien ne prédestinait Hannah et Jack à se rencontrer et pourtant un ours blanc, inconnu dans cette région du Canada bien que bien présent dans les récits mythologiques indiens, va leurs bouleverser leurs destinées.