George et Margaret Blackledge ont perdu leur fils James dans des circonstances tragiques. Depuis ils ont reporté tout leur amour sur leur petit-fils Jimmy, acceptant de vendre leur ranch pour s'installer en ville avec leur belle-fille Lorna afin de créer le meilleur environnement possible pour le petit garçon. Mais la jeune veuve ne met pas longtemps à oublier James dans les bras de Donnie Weboy et part avec ce dernier en emmenant l'enfant. Margaret est dévastée par le départ de Jimmy d'autant qu'elle soupçonne Donnie de maltraiter le petit et sa mère. Elle persuade alors son mari, George, de partir à la recherche de Jimmy et, pourquoi pas, de le ramener chez eux. Mais le couple découvre rapidement que Donnie est sous l'emprise de sa mère, Blanche, une femme redoutable qui règne sur son clan. Dans le Dakota du Nord du début des années cinquante, Margaret et Blanche vont se livrer une guerre sans relâche pour le jeune Jimmy que chacune considère comme l'un des siens.
Lorsque l'inspecteur William Wisting est convoqué par le procureur général de Norvège en personne, il se doute que l'enquête qui va lui être confiée ne sera pas banale. En effet, c'est une bien étrange affaire que lui dépeint le procureur : Bernhard Clausen, un ancien ministre issu du parti travailliste et aujourd'hui à la retraite, est mort d'une crise cardiaque. Si les circonstances de cette mort n'ont rien de suspectes, la découverte faite par un ancien collaborateur de Clausen dans son chalet de vacances est pour le moins étonnante. En voulant vérifier que tout était en ordre dans le chalet de l'ex-ministre, Walter Krom a mis la main, dans la chambre du fils de Clausen, sur des caisses en carton contenant l'équivalent de quatre-vingt millions de couronnes norvégiennes, en petites coupures d'euros, de dollars et de livres sterling. Wisting est chargé d'enquêter en toute discrétion sur la provenance de cet argent. Pour cela il s'entoure des ses plus fidèles collaborateurs ainsi que des talents de détectives de sa fille Line, journaliste free lance. Jorn Lier Horst réussit une fois encore l'exploit de nous tenir en haleine et de brouiller les pistes dans ce polar efficace.
Le North End est un quartier populaire de la ville de Winnipeg au Canada qui accueille essentiellement une population défavorisée, souvent d'origine autochtone, marquée par la violence, la drogue, l'alcoolisme mais où résident aussi des familles qui tentent d'échapper à cette destinée a priori toute tracée. C'est pourtant bien un drame de la violence urbaine qui ouvre ce roman. Stella, une jeune mère de famille, assiste impuissante à l'agression d'une femme dans le terrain vague jouxtant sa maison. A travers la voix de Stella mais aussi de huit autres femmes et d'un jeune policier chargé de l'enquête, tous d'origine amérindienne, nous découvrons les conséquences de ce fait divers tragique sur toute une famille. Ces femmes du North End sont des battantes, rarement épargnées par la vie, qui tentent tant bien que mal de briser le cercle vicieux du racisme, des gangs et de la brutalité des hommes. Un roman choral plein de tensions, de noirceur mais aussi d'espoir.
Greta Eide, la fille de Gus, traverse une période de crise et de doutes. Elle sait que son mariage avec Frans ne tient plus qu'autour des enfants et que le divorce semble la seule issue. Elle trouve du réconfort dans le chantier de rénovation de la fish house familiale qui occupe tout son temps libre. Enfin décidée à rompre avec Frans, elle se rend en Norvège où il est parti pour son travail. Arrivée sur la terre des ses ancêtres, Greta quitte précipitamment Oslo pour Hammerfest, le village d'origine de la famille Eide. Elle y fait la connaissance de Stig et cette rencontre va bouleverser sa vie. Stig lui parle d'Odd Einar Eide, l'aïeul de Greta dont le destin héroïque est connu de tous dans cette région de Norvège. Parti pêcher le phoque dans le Spitzberg en 1897, il y survécut plusieurs jours, seul, dans le froid et traqué par un ours. Le récit de cette folle aventure fut publié quelques années plus tard. Greta décide alors de remonter le fil de cette histoire familiale et comprend que le caractère et la destinée de la famille Eide se sont joué près de 100 ans avant sa naissance. Dans L'Homme de l'hiver paru en 2017 chez Actes Sud et publié ce mois-ci en format poche aux éditions Rivages, nous avions fait la connaissance de la famille Eide, établie depuis plusieurs générations à Gunflit, Minnesota, mais qui puise ses racines en Norvège. Au nord du nord, le nouveau roman de Peter Geye peut se lire indépendamment mais ravira d'autant plus ceux qui, comme nous, avaient adoré le premier.