Hanne Ørstavik. Trad. du norvégien
Les Allusifs, 144 pages, 14 €
Une mère et son fils de 9 ans, la même nuit, dans la même ville du Grand Nord. Il pense qu'elle fait un gâteau pour son anniversaire à la maison alors qu'elle est sortie à la fête foraine. Elle pense qu'il dort, alors qu'il erre lui aussi dehors. Ils sont tout proches l'un de l'autre. Cette nuit-là pourtant, ils la vivent en parallèle mais de manière tellement différente, éloignée. C'est la nuit des malentendus, des chassés-croisés, de l'incapacité à comprendre les signes que les autres nous envoient. Servi par une écriture sèche et implacable, un roman sous tension qui décrit de façon glaçante l'éloignement des êtres.
Erik Fosnes Hansen. Traduit du norvégien
Gustav, chef de gare d'une petite ville de province, et sa femme Ruth attendent leur premier enfant. Mais ce qui devait être un grand bonheur tourne au drame. La nuit du 13 décembre 1912, Ruth meurt en donnant naissance à une étrange petite fille. L'enfant est entièrement recouverte de poils. La pharmacienne et le médecin du village se veulent rassurants, d'ici quelques jours cette fourrure aura disparu. Mais les mois passent et rien ne change. Eva est victime d'une maladie extrêmement rare et incurable. Comment vivre avec cette différence ? Comment échapper aux moqueries, aux injures ? A l'école, dans les journaux, auprès des médecins qui viennent l'étudier, Eva n'est rien d'autre qu'un phénomène qu'on cache ou qu'on expose. Erik Fosnes Hansen évoque la différence avec pudeur et sensibilité, dressant le portrait d'une jeune fille qui ne cherche qu'une chose, un peu d'humanité.
Cécile Coulon
Viviane Hamy, 110 pages, 16 €
Avec ce premier roman, Cécile Coulon nous offre un livre atypique et brillant. Au fil des pages, le narrateur, l’époque, les sentiments changent. Au centre de tout cela, Lua, petite fille puis adolescente qui observe le monde qui l’entoure et décrypte la vie de ses parents, de ses voisins, de ses camarades d’école. Les souvenirs et les impressions s’entrechoquent mais, en refermant le livre, on a vraiment le sentiment d’avoir pénétré au coeur de la vie d’une famille américaine dans une petite ville où les désillusions ont remplacé les espoirs d’enfants. Lua, elle, refuse de ressembler aux adultes qu’elle croise et ne veut pas rester une petite fille sage. Déconcertant de prime abord mais assurément à découvrir.
Lionel Salaün
Liana Levi, 233 pages, 17 €
Stanford, petite bourgade rurale au bord du Mississipi. Depuis 13 ans, Jim Lamar a disparu. Parti servir au Vietnam il n'est jamais revenu sur les terres de ses parents. A Stanford, on a vite fait de l'oublier et de s'approprier son héritage. Mais lorsqu'un jour un homme s'installe dans la maison des Lamar, c'est la stupeur au village. Jim est de retour et ça n'arrange personne. Alors on se méfie de lui, on l'évite, on le menace. Seul le jeune Billy ose lui parler et l'interroger sur son passé de militaire et sur ses années d'errance. Grâce à Jim, Billy découvre que le monde ne se résume pas à Stanford Mississipi et que les hommes peuvent changer leur destin au nom de l'amitié.