Thomas H. Cook. Trad. de l'américain
Seuil, 357 pages, 21.50 €
Jack Branch est le dernier descendant d'une riche famille de planteurs du Mississippi. Son père occupe encore la grande propriété familiale où il se remet lentement d'une dépression. Avant, il était professeur dans le lycée de Lakeland, un établissement pour enfants blancs défavorisés. Jack a repris le flambeau et enseigne à son tour auprès de ces jeunes, dans une sorte de vocation à les sauver de leur condition misérable. En cette année 1954, il donne un cours thématique sur le Mal, puisant ses exemples dans la littérature, le théâtre, l'histoire ou les faits divers. Chaque étudiant doit réaliser un travail individuel en choisissant une personnalité incarnant le mal. Dans sa classe, Jack Branch s'est pris d'amitié pour un jeune élève, Eddie Miller.
C'est un adolescent mal dans sa peau, timide et toujours un peu à l'écart du groupe. Il porte une lourde hérédité puisque tout le monde le connaît sous le nom du Fils du Tueur. Douze ans plus tôt, son père a été arrêté pour le meurtre d'une jeune fille de la région. Branch encourage Eddie à choisir son père comme objet de son devoir afin d'excorciser une fois pour toutes le poids qu'il porte. Mais ce qui devait être un simple travail scolaire se transforme vite en une enquête sur le petit monde qui peuple le delta du Mississippi. Un microcosme où tout le monde se connait et où chacun joue un rôle dans un drame qui les dépasse. Plus un roman noir qu'un véritable polar, Les leçons du Mal démontre une fois de plus le talent de conteur de Thomas H. Cook, que nous avions déjà salué lors de la parution de Les rues de feu (Folio policier).