Alain Wagneur
Actes Sud, 322 pages, 23 €
L’intrigue se déroule dans une ville française au bord de l’Atlantique où l’on découvre le cadavre de Claude Parvillier. L’homme a vécu de nombreuses années à Bamako et travaillait sur une affaire gênante pour les autorités locales. Richard Zamanski, flic très sympathique, sent vite que le soit-disant suicide de Parvillier soulève une affaire plus complexe qu’il n’y paraît. Dénonçant le néocolonialisme, les magouilles politiques et les fausses aides humanitaires, Alain Wagneur construit ici un roman policier passionnant, véritable ode à la ville de Royan où il situe son livre.
Patrick Lapeyre
P.O.L., 345 pages, 19.50 €
Un beau titre pour ce prix Fémina 2010 ! L’histoire d’une femme qui se partage entre deux hommes. Ou plutôt l’histoire de deux hommes qui se partagent une femme. Ces derniers parlent à tour de rôle de Nora la mystérieuse, Nora l’objet de leur désir, Nora qui leur échappe. L’un, Louis Blériot comme l’aviateur, marié, vit à Paris, l’autre Murphy Blomdale, célibataire, à Londres. L’un est traducteur et « taxeur « professionnel, l’autre trader à la City. Elle est jeune et jolie et les rend fous ou presque. «All you need is Love «pourrait en être le sous-titre. Un roman sensible sur la souffrance amoureuse mais teinté d’un bel humour.
Carlo Lucarelli. Trad. de l'italien.
Métailié, 412 pages, 22 €
En janvier 1896, un bateau débarque dans la colonie italienne d’Erythrée avec à son bord de jeunes recrues et de nouveaux colons. Le roman regorge de personnages aussi divers que Vittorio le commis colonial qui trafique légèrement, Léo l’entrepreneur idéaliste, Cristina la femme de Léo qui veut rentrer en Italie, Serra un carabinier qui s’est engagé pour traquer un assassin d’enfants … Tous vont voir leur destin se nouer lors de la bataille d’Adoua, première défaite d’une armée blanche contre des troupes africaines. Roman d’amour, roman policier, roman noir, roman historique, c’est tout cela à la fois, mais c’est surtout un roman d’atmosphère qui nous fait ressentir toute la moiteur de l’Afrique.
Martin Provost
Phébus, 124 pages, 11 €
Chez les Plomeur, on est boucher de père en fils. André, le fils, est convoité par toutes les clientes. On est en pleine première Guerre Mondiale et André fait si bien danser la chair des dames en manque de leurs hommes. L'Armistice ramènant les maris du front, c'est pas moins de sept poupons qui sont tout à coup déposés, sitôt sevrés, au seuil de la boucherie. Fuyant un mari jaloux, André et sa progéniture embarquent sur un bateau pour les Amériques. Mais c'est une île déserte et féérique qu'ils découvrent après une longue errance, où André mène ses troupes d'un instinct paternel et câlin dans une ambiance douce remplie de merveilleux. Ça sent l'amour et ça fait du bien!