Max Porter
Traduit de l'anglais par Charles Recourse
Editeur : Sous Sol Réserver ou commander
Multiple, poignant, poétique, il sera impossible d’oublier Shy, livre saisissant sur l’enfance, la colère, la destruction, les peaux que l’on quitte et les pierres que l’on jette. Le quatrième livre de Max Porter, incroyablement traduit par Charles Recoursé, est l’histoire de Shy, jeune garçon violent et en décrochage scolaire, envoyé dans l'Ecole de la dernière chance, une résidence pour mineurs délinquants. À l’intérieur de l’impatient Shy, tout est piquant et dentelé, les déceptions et la rage se noient dans le chaudron bouillonnant d’une vie trop immense, trop noire, trop « contre ». Chacune des phrases de ce livre, dans ses détails et son tempo, vous submerge de beauté, de voix, de sensations. C’est singulier (il y a tout un travail sur la typographie, les blancs des pages, la musique, la simplicité des mots), déchirant mais aussi lumineux. Et cette tendresse qui foudroie !
Dea Liane
Editeur : L'Olivier Réserver ou commander
Georgette c’est tout à la fois le personnage de ce livre mais aussi son sujet. Et c’est dans ce geste : transformer l’invisible, l’effacée, l’évanescente Georgette en sujet que le roman prend toute son ampleur. La narratrice se souvient à quel point - alors qu’elle était enfant- Georgette lui était essentielle, indispensable. Georgette, était, plus encore que l’employée de la famille, la domestique, et c’est ce rapport que questionne Dea Liane dans son premier roman.
Georgette, c’est tout à la fois le récit d’un cadre (celui du rapport de l’employée à la famille qui la dirige, vu à travers la description des archives familiales - des courts films de la vie de famille) mais c’est aussi un roman qui retrace le hors cadre, et ce passage de l’un à l’autre est très beau. C’est un livre qui suggère, qui n’appuie jamais (les dernières lignes sont magnifiques de simplicité), qui dit le don de soi et le renoncement (à une vie privée, à une langue), les ancrages qu’on n’oublie pas, la beauté d’une relation, le mutisme, les contradictions et les ambiguïtés, les lâchetés (c’est un livre qui ne tait rien). Il interroge la servitude, la docilité, la langue et les gestes de l’émancipation. La forme est très belle (26 séquences, à la fois douces, précises et honnêtes) ce qui donne naissance à un premier roman gracieux et très sensible.
Rendez-vous estival incontournable, voici notre sélection des poches de l'été !
Nickolas Butler
Traduit de l'anglais (usa) par Mireille Vignol
Editeur : Stock Réserver ou commander
Jusqu'où est-on prêt à aller pour de l'argent ? C'est la question que vont se poser Cole, Bart et Teddy tout au long de ce roman palpitant. Au tournant de la quarantaine, ces trois hommes qui se connaissent depuis le lycée mènent une existence tranquille, fiers d'être les patrons de leur propre petite entreprise de construction basée dans le Wyoming. Ils enchaînent les modestes chantiers mais parviennent à être rentables sans toutefois s'enrichir. Tout bascule le jour où une femme les contacte pour un projet hors normes, bien loin de leurs contrats habituels. Il s'agit de construire une luxueuse villa dans un site naturel exceptionnel mais difficilement accessible. De plus, la femme insiste pour que le chantier soit bouclé en quatre mois. Le délai semble impossible à tenir mais un attrayant bonus de 100.000 dollars les attend s'ils parviennent à s'y tenir. Les trois amis sont partagés : l'occasion semble si belle, mais à quel prix ? Ils savent qu'ils devront travailler pratiquement jour et nuit dans des conditions difficiles mais leurs vies seraient changées en à peine quelques mois ! Chacun imagine déjà comment ils dépenseraient ces 100.00 dollars. Ils s'engagent alors dans ce chantier qui bouleversera effectivement leurs vies. Petit à petit ce qui se présentait comme un rêve va virer au cauchemar...