Dimitri Verhulst. Trad. du néerlandais
Denoël, 238 pages, 18€
Enfin traduit en français, La merditude des choses, adapté à l'écran par Felix Van Groeningen, est une plongée dans la Belgique profonde. On y suit les tribulations alcoolisées des frères Verhulst vues par les yeux du fils de l'un, Dimmetrie, qui échappera à ce monde de poivrots grâce à l'écriture, non sans reproduire certaines erreurs commises par son père comme celle de faire un enfant à une femme qu'il n'aime pas. Au programme, une saôulerie suit l'autre, les entraînant de plus en plus loin dans la déchéance qu'elle soit physique - vomissements en tout genre, comas éthyliques divers - ou financière - les visites des huissiers ne sont pas rares chez les Verhulst. Mais comment résister aux nombreuses invites des cafetiers à boire un petit coup quand on est facteur, tel est le principal souci de Pie, père de Dimmetrie ?
Robert Schneider. Trad. de l'allemand
Fayard, 306 pages, 25.25 €
Jakob Kemper est un raté chronique. Fils d'un artisan brossier de Naumburg (Ex-Allemagne de l'est), il tourne le dos à l'entreprise familiale pour se consacrer entièrement à sa seule passion : la musique de Bach. Voulant égaler le compositeur, il se lance dans la création musicale mais subit un cuisant échec. Il décide alors de devenir chef d'orchestre pour glorifier la musique de son idole, mais là aussi il est tourné en ridicule. Sans aucune formation, il s'autoproclame musicologue et veut écrire le plus grand essai jamais réalisé sur Bach. Il devient la risée des professeurs reconnus. Il se console en s'occupant bénévolement de l'orgue de l'église de Naumburg, sur lequel Bach lui-même aurait joué. Mais lorsqu'une commission de restauration de cet orgue est mise en place, l'aide de Kemper est refusée par les spécialistes et il se voit même interdire l'accès de son église.
John Irving. Trad. de l'américain
Seuil, 563 pages, 22.80 €
New Hampshire. Nord-Est des Etats-Unis. Un coin perdu, à la nature sauvage et hostile. Dominique, cuisinier boiteux, tient la cantine de Twisted River, un bivouac de bûcherons et de flotteurs de bois. Là où la vie n'est faite que d'accidents, il réchauffe de grasses pitances les corps de ces hommes abîmés par un quotidien rude et violent. L'imagination trop fertile de Daniel, son fils de 12 ans, les oblige à quitter subitement Twisted River et à adopter pour mode de vie la cavale : changements d'identité fréquents, déménagements successifs le long de la frontière américano-canadienne. De manière récurrente, tout au long de leurs vies, les deux hommes restent hantés par les souvenirs des faits vécus à Twisted River, peuplés de Ketchum, romantique anar, de Jane, indienne aux formes plantureuses, et de Rose, la mère de Daniel. Roman fleuve génial dans lequel on vous recommande de plonger au plus vite.
Leonardo Padura. Trad. de l'espagnol (Cuba)
Métailié, 667 pages, 24 €
" J'ai voulu me servir de l'histoire de l'assassinat de Trotski pour réfléchir à la perversion de la grande utopie du XXe siècle, ce processus où nombreux furent ceux qui engagèrent leur espérance et où nous fûmes tant et tant à perdre nos rêves et notre temps, quand ce ne fut pas notre sang et notre vie " écrit Leonardo Padura dans la postface de son roman. On y suit Léon Trotski en exil, de la Turquie en 1929 jusqu'à son assassinat au Mexique en 1940, en passant par la France et la Norvège. En parallèle, Padura nous raconte la vie de son assassin, Ramón Mercader, jeune combattant communiste en pleine guerre d'Espagne, qui deviendra Jacques Mornard, un homme formé par l'URSS pour devenir un tueur impitoyable et sans scrupule.
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