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lereveducelteMario Vargas LLosa. Trad. de l'espagnol
Gallimard, 520 pages, 22.90 €

Le "Celte", c'est le surnom donné par ses amis à Roger Casement (1864-1916), grande figure de l'histoire de l'Angleterre, porté aux nues pour ses travaux anticolonialistes puis tombé en disgrâce lorsqu'il prend la tête des Irlandais séparatistes. Le roman débute en 1916, alors que Casement est en prison. Condamné à mort pour trahison par un tribunal anglais, il attend son exécution, à l'isolement. Son crime, avoir pactisé avec l'ennemi allemand pour que celui-ci soutienne et arme une révolte en Irlande. Personne ne lui pardonne ce lien avec l'Allemagne alors que des milliers de soldats anglais meurent dans les tranchées. Abandonné par ses anciens amis, humilié par les gardiens de la prison, calomnié par les journaux, Casement n'est plus qu'un paria dont il ne faut plus évoquer le nom. Pourtant il fut un temps où les salons londoniens se l'arrachaient, où il occupait de hautes fonctions diplomatiques et était reçu par les grands dirigeants pour son combat contre les injustices et les tortures commises au Congo et au Pérou par les Occidentaux venus soi-disant apporter la civilisation. C'est en jeune idéaliste attiré par l'Afrique et ses mystères que Casement part pour la première fois au Congo, en 1884.. Mais il déchante très rapidement en découvrant les conditions épouvantables dans lesquelles les indigènes sont exploités. Effaré par la cruauté dont peuvent faire preuve les Occidentaux, il rédige un rapport accablant pour Léopold II. Fort de cette expérience, il est envoyé au Pérou où la situation des indigènes exploités dans les plantations de caoutchouc est aussi désastreuse. C'est un homme droit, aux idéaux humanistes, rejetant tous les petits jeux politiques et tentatives d'intimidation, persuadé que sa cause est juste. Mais ses réflexions sur les colonies lointaines trouvent un écho dans ses interrogations sur la situation des Irlandais. S'ils ne sont pas torturés physiquement par l'occupant anglais, leur culture, elle, est peu à peu éradiquée. C'est ce combat mené avec la même passion qui le conduira à sa perte. Dans une veine très biographique - peut-être au détriment du côté romanesque -, d'une grande précision historique, ce roman de Mario Vargas Llosa nous plonge au coeur de l'Afrique et de l'Amazonie dans les heures les plus sombres de leur histoire et nous fait découvrir un homme de convictions, entier, passionné.