Philip Roth. Trad. de l'américain.
Gallimard, 121 pages, 13.90 €
Le dernier roman de Philip Roth, Le rabaissement, se joue en trois actes, la chute, la renaissance, l'effondrement de Simon Axler, comédien de renom, arrivé à soixante ans passés au fait de son talent, de sa gloire et de sa vie. Quand l'inspiration le quitte, Simon sombre. De dépression en hôpital psychiatrique, il finit par s'isoler à la campagne, résigné et renonçant à tout engagement. Mais c'est sans compter sur la vie et ses sursauts dont, dans un dernier espoir, on se fait volontiers dupe. Débarque en effet chez Simon, Peggen, de vingt-cinq ans sa cadette, fille d'amis de jeunesse et surtout lesbienne. L'idylle aussi surprenante qu'inattendue réveille notre héros, l'encourage lui, l'acteur en fin de course, à endosser le rôle de Pygmalion de l'hétérosexualité, au point d'ouvrir un avenir là où Simon ne voyait plus d'horizon. Hélas, sans préambule, comme elle était arrivée, Peggen s'en va. Humilié, effondré, on voit alors Simon choisir sa dernière scène.
Un roman aussi drôle que tragique où dérison et désolation s'épousent dans un baiser au goût acide.
Le rabaissement / Littérature étrangère