Yannick Grannec
Anne Carrière, 496 pages, 24.95 €
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Julia Deck
Minuit, 160 pages, 13 € 50
Viviane Elisabeth Fauville est une femme sous tension. Elle fait face à un divorce avec un enfant en très bas âge. Le psychanalyste qu'elle voyait depuis quelques temps n'a pas semblé vouloir l'aider. Elle vient de le tuer.
Julia Deck réussit dans ce premier roman un véritable tour de force avec ce portrait, sous différents angles, d'une femme complexe, multiple, au bord de la folie, qui erre dans Paris en prenant diverses identités, attendant la police qui ne semble pas la considérer comme une coupable possible. Servie par une écriture visuelle, cinématographique, l'intrigue, troublante, réserve une surprise de taille.
Joël Dicker
Editions de Fallois, 664 pages, 24.35 €
Marcus Goldman est un jeune homme plein de talents. Déjà au lycée on le surnommait Le Magnifique et une vitrine entière était consacrée à ses trophées. A l'université, il a suivi les cours d'Harry Québert, un écrivain réputé, auteur dans les années 70 d'un roman à succès Les Origines du mal, et est devenu son plus proche ami. Aujourd'hui Marcus est millionnaire, son premier livre a été un best-seller et tous les médias se l'arrachent. Mais depuis deux ans, il n'a plus rien écrit. Paniqué face aux délais imposés par son éditeur et terrassé par l'angoisse de la feuille blanche, il décide de renouer avec son ancien professeur, et passe quelques jours dans la propriété de celui-ci à Aurora. C'est alors que, par hasard, le corps d'une jeune fille est découvert dans le jardin de la villa. Il s'agit de Nola Kellergan, une adolescente de 15 ans disparue en 1975. Harry Québert est tout de suite accusé de l'avoir tué, surtout lorsqu'on découvre qu'ils entrenaient à l'époque une liaison et que c'est pour elle qu'il a écrit son roman-phare. Convaincu de l'innocence de son mentor, Marcus décide d'enquêter. Et si en plus, ce fait divers était l'occasion de renouer avec l'écriture et le succès ! Marcus Goldman s'installe à Aurora et remonte le fil de l'histoire. Passionnant d'un bout à l'autre !
Gonçalo M. Tavares. Trad. du portugais,
Viviane Hamy, 494 pages, 24 euros
L'écrivain portugais Tavares a calqué la forme d'Un Voyage en Inde sur celle du poème épique Les Lusiades que Camoès écrivit au XVIème siècle, narrant le voyage maritime de Vasco de Gama jusqu'aux Indes. Et c'est bien cette structure en chants et vers, étonnamment utilisée dans un roman contemporain qui lui confère sa première particularité . Ici le (anti)héros s'appelle Bloom, il fuit Lisbonne et veut rejoindre l'Inde, non sans se perdre un peu partout, à Londres, Paris ou Prague. Son intention : trouver la sagesse, des joies nouvelles, aller au bout de lui-même. Mêlant poésie et philosophie, sans cesser d'utiliser l'ironie comme arme de ton, ce roman est une perle rare. A (re)(re)lire, indubitablement.