Hélène Cooper. Trad. de l'anglais
Zoé, 364 pages, 22 €
???La maison de Sugar Beach que nous décrit Hélène Cooper est un véritable petit paradis. Vaste propriété de 22 pièces au bord de l'océan, elle symbolise toute la puissance de la famille Cooper au sein de la société du Libéria. Car les Cooper ne sont pas n'importe qui. Ce sont les descendants des premiers esclaves affranchis d'Amérique, venus s'installer au Libéria pour y fonder un pays libre, sur la terre de leurs ancêtres, l'Afrique. Depuis 1820, les membres de la famille Cooper ont toujours occupé des postes clés au gouvernement. Ils appartiennent à l'élite du pays, formée par une infime partie de la population, ceux qu'on appelle les Congos alors que la grande majorité des Libériens, les indigènes, connaissent la misère et l'humiliation.
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Jonathan Franzen. Trad. de l'américain.
Ed. de l'Olivier, 718 pages, 24 €
On attendait avec impatience et un peu d'appréhension aussi - tant il était précédé d'une réputation flatteuse - le dernier livre de Jonathan Franzen, "Freedom", l'histoire d'un couple racontée sur plus de 700 pages. Et nous ne sommes pas déçus .
Quelle intelligence, quelle magnifique déconstruction des mécanismes du couple, de la famille, de l'amitié et plus largement, d'une génération de babyboomers et d'une nation qui tente d'imposer ses valeurs.
Démontant avec beaucoup d'acuité toutes les motivations, illusions et compromis de ses personnages, l'auteur parvient également à capter le climat de toute une époque, des années 60 à maintenant.
Hélène Gestern
Arléa, 274 pages, 19 €
Une jeune femme retrouve dans des archives familiales une photographie de sa mère morte lorsqu'elle avait 3 ans et dont elle ne sait rien. Celle-ci se trouve en compagnie de deux hommes, vétue d'une tenue de tennis. A la recherche de la vérité sur cette femme dont elle soupçonne une histoire cachée, elle fait paraitre ce cliché dans un journal et Stéphane, un spécialiste des oiseaux établi en Angleterre, reconnait en un des deux hommes son père. A eux deux, ils vont tenter de reconstituer les zones d'ombre de leur passé familial. Commence entre eux une longue correspondance durant laquelle, au fur et à mesure qu'une histoire insoupçonnée voit le jour, ils se découvrent de nombreux sentiments en commun.
A partir d'un thème apparemment classique, Hélène Gestern, dont c'est le premier roman, construit un roman passionnant et émouvant.
Nordiques, asiatiques, haletants, complexes, humoristiques, etc...le polar se déguste à toutes les sauces. Voici un éventail de thrillers originaux parmi la multitude de parutions.
Dans Les Rats de musée, de Eun Lee (Picquier, 18,50€), quelques morts suspectes au sein d'un musée-galerie donnent des sueurs froides à un jeune artiste et à son amie, stagiaire pour une exposition.
Les Plumes du dinosaure de Sissel-Jo Gazan (Le serpent à plumes, 26 €) nous plonge dans les querelles des universitaires prêts à s'étriper pour une théorie scientifique. Les histoires de chacun des personnages, en parallèle, donnent toute sa profondeur au roman.
Avec Nature morte, de Louise Penny (Actes Sud, 22 €), vous découvrez l'atmosphère paisible d'un petit village québecois, troublée par la découverte du cadavre de Jane Neal, vieille fille charmante transpercée par une flèche. Saupoudré d'humour "british", une intrigue originale et réjouissante.
Avant d'aller dormir de S.J. Watson (Sonatine, 23.70€) nous entraîne, à la suite de son héroïne amnésique - sa mémoire s'éfface chaque nuit- , dans un engrenage infernal, dans lequel réalités et apparences, vérités et mensonges sont bien difficiles à distinguer. A vous donner des insomnies !
Terrifiant, La Nuit la plus longue de James Lee Burke (Rivages, 24.70 €) évoque le terrible ouragan qui dévasta la Louisiane en 2005.Dans ce chaos, on retrouve les corps de deux jeunes Noirs abattus alors qu'ils rôdaient dans un quartier riche. Racisme , règlement de comptes?