David Mitchell (Trad. de l'anglais)
L'Olivier, 702 pages, 24 €
Cette vaste fresque historique nous fait revivre le Japon de la fin du XVIIIème siècle, et plus précisément le petit monde de l'île de Dejima. Cet îlot artificiel a été construit pour accueillir la poignée de Hollandais qui assure le lien entre le Japon et la Compagnie des Indes Orientales. Quelques rues parcourent l'île qui s'ouvre d'un côté sur l'immensité de l'océan et de l'autre sur un pays inconnu qui leur est interdit. C'est là que Jacob de Zoet, clerc de son état, est envoyé en 1799 pour aller remettre de l'ordre dans la petite colonie tenue par des officiers corrompus, plus soucieux de leur enrichissement personnel que de celui de la Compagnie. Très vite Jacob doit faire face à l'hostilité des anciens occupants de Dejima, mécontents qu'on vienne fouiller dans leurs affaires.
Cette atmosphère pesante est illuminée par la présence d'une jeune femme, Orito, autorisée à pénétrer dans la colonie pour y suivre des cours auprès du médécin néerlandais afin d'enrichir son savoir en matière d'obstétrique. Mais la relation entre Orito et Jacob est impossible. Et c'est de loin que le jeune clerc regarde évoluer la jeune femme. Jusqu'au jour où Orito est enlevée et enfermée dans un curieux monastère tenu par le Seigneur-Abbé Enomoto, aux méthodes plus que troublantes. Jacob de Zoet se lance alors à la recherche d'Orito, brisant toutes les règles des relations entre les deux pays, déjouant les complots, les trahisons. David Mitchell réussit, dans ce grand roman historique, à nous tenir en haleine, mêlant aventures, amour et humour.