Alexandre Civico
Editeur : Actes Sud Réserver ou commander
« Les hommes de votre espèce avancent toujours avec le soleil dans le dos. Ils croient que cette ombre élancée qui s’étale à leurs pieds, c’est eux. Les hommes marchent dans un costume trop grand qu’ils pensent être à leur taille. Et les femmes marchent toute leur vie sous un soleil de midi, implacable, qui les punaise à leur place. »
Le roman d’Alexandre Civico raconte l’histoire de Dolores Leal Mayor qui, après les meurtres en série de plusieurs hommes, est arrêtée puis incarcérée. Dans le but d’éviter un procès qui entérinerait son statut d’icône - une brèche a été ouverte et d’autres femmes laissent parler leur fureur en commettant les mêmes actes - un psychiatre, Antoine Petit, tout en perdition et dégoût de lui-même et du monde, est chargé d’établir son profil psychologique afin de la déclarer irresponsable.
Quelle puissante lecture que ce texte noir, nerveux, poétique et désenchanté. Parce qu’il interroge constamment la substance des luttes et des mensonges, la radicalité des actes, de nos déperditions, Alexandre Civico livre un splendide et surprenant roman, qui va bien au-delà de ce qu’on attend de lui, parce qu'il est politique, très subtil dans sa façon d’interroger, sous les latitudes de ses phrases rudes et poétiques, la domination, la stupeur, les luttes et les fureurs, l’égo devant les révolutions. Dans ce livre, les personnages ont une matière folle, d’abord, les corps, la peau, le sang qui afflue, les membres qui se raidissent dans le plaisir ou la mort, les corps hiver qui deviennent, durant quelques secondes, printemps, les ventres qu’on viole, qu’on perce, qu’on vide. L’esprit ensuite, tout à tour, cynique, menteur, dominant, dégoûté, manipulateur. Dolorès ou le ventre des chiens parle de notre société, de son rapport aux femmes, du rapport des femmes à la révolte, à ce qui surgit dans l’incompréhension et reste incompris, à ce qui se vit dans la manipulation ou les excès.
Éperdument amer, éperdument désenchanté, Dolores ou le ventre des chiens atteint dans la constante de son questionnement et de sa stupeur une profonde et fiévreuse beauté.
Sigrídur Hagalín Björnsdóttir
Traduit de l'islandais par Eric Boury
Editeur : Gaïa Réserver ou commander
"Lhistoire humaine passe beaucoup plus vite que l'histoire géologique et nous avons la mémoire courte."
Anna est une volcanologue de renom. Comme son père avant elle, elle a tout le respect de ses pairs. Alors, lorsque des tremblements de terre secouent la péninsule de Reykjanes et y réveillent des volcans endormis, il est normal qu'elle fasse partie des experts. Là, elle se heurte à la bêtise politico-économique, au cirque médiatique et à une déflagration impossible à anticiper, une passion pour le photographe Tómas Adler.
Dans ce récit grinçant, Sigrídur Hagalín Björnsdóttir arrive à nous fasciner avec un suspense scientifique bien loin de notre réalité de continentaux. Elle dresse aussi le portrait d'une femme qui, en interrogeant son rapport aux autres, nous oblige à (re)penser notre place dans la société et nos priorités. "Éruptions, amour et autres cataclysmes" est un roman déconcertant et quotidien qui vous donnera envie d'apprendre l'islandais et de devenir volcanologue.
Cyrille Falisse
Editeur : Belfond Réserver ou commander
Melville vient de se faire larguer. Et même si tous ses proches affirment que c’est pour un mieux, il est totalement déprimé. Pour tenter de se remonter le moral, il s’inscrit sur un réseau social où il commence à correspondre avec la mystérieuse Alice. Grâce à elle, il se retournera sur son passé et croisera trois fantômes, trois femmes : Laetitia, la pure amourette de l’enfance, La Galopante, sa mère emportée trop tôt par le cancer, et Nina, le premier grand amour adolescent.
Dans ce premier roman, Cyrille Falisse nous promène dans Bruxelles entre passé et présent, au gré des souvenirs et des expériences de son narrateur. L’auteur nous parle avec pudeur et franchise de mal-être, de sexe, d’amour, de consolation et de jours meilleurs.
Camille de Peretti
Editeur : Calmann-Levy Réserver ou commander
En décembre 2019, un jardinier du musée d'Art Moderne Ricci Oddi de Piacenza en Italie retrouve par hasard une toile volée 20 ans plus tôt dans ce même musée. Il s'agit du portrait d'une jeune fille peint part Gustave Klimt en 1910 et remanié par l'artiste en 1917. Partant de ce fait divers étonnant, Camille de Peretti imagine la vie de cette jeune femme et de ses descendants dont le destin est étroitement lié à celui de ce tableau à la trajectoire peu banale. Une fresque familiale captivante qui nous entraine de la Vienne des années 1900 au New York contemporain dans les méandres d'une famille aux multiples secrets.