Mitchell Zuckoff, Trad. de l'anglais
Champs Flammarion, 466 pages, 8€
Basé entièrement sur des rapports militaires, des lettres officielles, des journaux de bord, des courriers personnels ou des interviews des différents protagonistes, Les disparus de Shangri-La raconte une histoire digne des plus grands romans d'aventure. Nous sommes à Hollandia, en Nouvelle-Guinée, en mai 1945. La Guerre du Pacifique est à son apogée, pourtant, sur cette île coupée du reste du monde, les occupants d'une base américaine trouvent le temps long. Ils sont une centaine de militaires et de WACs, un corps de l'armée composé uniquement de femmes affectées essentiellement à des tâches de secrétariat et de logistique, à attendre de rentrer pleinement dans les opérations de combats. L'humidité, la chaleur, les moustiques, la promiscuité rendent les troupes nerveuses. Le 13 mai 1945, date de la fête des mères, le colonel Prossen décide d'organiser un divertissement pour une poignée d'hommes et de femmes, afin d'égayer un peu leur quotidien. Les chanceux se pressent sur la piste de décollage, ils seront 24 à embarquer dans un petit avion pour un survol d'agrément de l'île. Au progamme : la découverte des beautés de la nature et surtout un passage au-dessus des villages indigènes pour admirer les huttes et les sauvages, réputés être des géants cannibales. Mais pour atteindre cette vallée inconnue, sunommée Shangri-La, il faut d'abord franchir une montagne imposante. Problème technique, condition météorologique, inexpérience du co-pilote ou inattention du pilote ? L'avion s'écrase en pleine jungle. Commence alors pour les quelques survivants et pour l'équipe de secours chargée de les rapatrier, une histoire incroyable qui pourrait être un scénario hollywoodien, sauf qu'ici, tout est vrai.
Timothy Brook. Trad. de l'anglais
Payot, 290 pages, 21€
Timothy Brook est un sinologue réputé. C'est donc tout naturellement que son ami et collègue David Helliwel l'a contacté lorsqu'il a exhumé des réserves de la Bodleian Library un document fascinant. Intrigué par cette découverte, Timothy Brook s'est précipité dans cette prestigieuse bibliothèque d'Oxford où il a découvert la Carte de John Seldon. La carte doit son nom au juriste anglais qui en a fait don en 1654 à la Bodleian Library, fondée elle-même 50 années plus tôt. Il s'agit d'une vieille carte chinoise en papier représentant l'extrémité orientale de l'Asie, d'un mètre de large sur 2 mètres de long. Tout dans ce document est déroutant. La carte ne ressemble à aucune carte chinoise de l'époque. Elle comporte des annotations en chinois et en latin. Et surtout, comment ce document réalisé en Chine est-il arrivé à Oxford au début du XVIIe siècle ? A partir de cette carte, Timothy Brook nous entraîne dans un voyage historique passionnant des confins de l'Asie à l'Angleterre de Jacques Ier.
Edmond Dziembowski
Perrin, 670 pages, 29,95€
La guerre de Sept ans n'est pas un conflit ordinaire. En effet, Winston Churchill le qualifiera de "Première Guerre Mondiale". Il est vrai que des combats intenses auront lieu aux quatre coins du monde : Canada, Antilles, Afrique, Inde mais aussi Europe. Les hostilités débutent par un accrochage entre les Anglais et les Français en Amérique du Nord. Tout commence par la mort du Capitaine de Jumonville, quelque part dans le lointain Ohio. Jumonville est tué par des Indiens aux ordres de George Washington, le futur premier président des Etats-Unis, alors jeune capitaine. Cet incident, à la frontière des colonies fançaises et anglaises n'est pas le premier, mais, en cette année 1755, la place des colonies dans la politique des deux nations a changé et, cette fois, les Français décident de ne pas laisser passer l'incident. Rapidement c'est l'escalade. D'un côté Louis XV, de l'autre Georges II et autour d'eux les grandes puissances européennes (Prusse, Russie, Autriche) qui renversent les vieilles alliances. C'est la première fois qu'un conflit démarré dans le Nouveau Monde s'étendra sur le Vieux Continent. C'est aussi à la fin de ces sept années de guerre que la France perdra son premier empire colonial et que l'Amérique du Nord passera sous domination anglaise.
Une synthèse remarquable et passionnante.
Tom Reiss. Trad. de l'anglais
J'ai Lu, 559 pages, 8.10€
Véritable coup de coeur lors de sa sortie chez Flammarion, l'année dernière, cet excellent essai de Tom Reiss : Dumas, le comte noir, parait aujourd'hui en édition de poche ! A ne pas manquer si vous ne l'avez pas déjà dévoré.
L'auteur, lauréat du Prix Pulitzer 2013 pour cet ouvrage, y retrace le parcours étonnant du père de l'auteur des Trois Mousquetaires. Cet Alexandre Dumas là n'est pas écrivain mais sa vie ressemble à celle d'un héros de roman. Son fils y puisera d'ailleurs souvent l'inspiration pour des personnages devenus célèbres tels Le Comte de Monte-Cristo, Georges ou les inévitables Trois Mousquetaires.