Marcel Theroux. Trad. de l'anglais
Plon, 240 pages, 23.70 €
Sophie de Mijolla-Mellor
P.U.F, 2011, 28 €
Psychanalyste membre du IVe Groupe, Sophie de Mijolla-Mellor est professeur à l’Université Paris-Diderot, directrice de l’École doctorale «Recherches en psychanalyse». Elle est présidente de l’Association internationale d’histoire de la psychanalyse, dirige la revue Topique et elle est également l’auteur de nombreux ouvrages notamment sur la sublimation mais aussi sur la cruauté et la paranoïa.
Présentation de l'éditeur : «Pourquoi donne-t-on la mort? Qu’il soit le fait d’un individu ou d’un groupe, l’homicide apparaît paradoxalement aux yeux du témoin «civilisé» comme un acte inimaginable, alors que la pulsion de tuer est aussi fondamentalement inscrite dans la nature humaine que la pulsion sexuelle elle-même. Face à ces actes innommables, la société ne sait que multiplier les termes propres à les rejeter: «collective», «folie individuelle», autant de manières de répéter à l’infini la question sans se donner les moyens de répondre sur ce qui s’est effectivement passé et qui peut refaire surface à tout moment, en tous lieux et à toute époque.
Lire la suite : La mort donnée, Essai de psychanalyse sur le meurtre et la guerre / Psychanalyse
Jacqueline Harpman
Mardaga, 144p., 24 euro
Note de l'éditeur : Les parcours littéraire et psychanalytique de Jacqueline Harpman ont suivi des voies parallèles, qu’elle a bien décrites dans divers interviews et dans les articles ouvrages qui lui ont été consacrés.
Découvrant la psychanalyse dès sa pré-adolescence à travers les écrits de Freud (probablement Totem et Tabou), découvrant très tôt la littérature française des xviiie et xixe siècles à travers le roman dit psychologique, Jacqueline Harpman mènera de front l’écriture romanesque (à partir de la fin des années cinquante) et l’activité clinique et thérapeutique (à partir du milieu de la fin des années soixante).
Son expérience clinique n’a apparemment jamais contaminé son œuvre littéraire. En revanche elle a toujours parfaitement su qu’un auteur laissait transparaître son propre inconscient et sa propre histoire dans tout ce qu’il écrivait.
On trouvera rassemblé pour la première fois dans ce volume un ensemble de textes, dont plus de la moitié sont inédits, autour de la problématique de la création littéraire et de la genèse des œuvres, préoccupation majeure dans la pensée de Jacqueline Harpman.
Eric Reinhart
Stock, 522 pages, 25.25 €
David est maître d'oeuvre sur le chantier de la plus haute tour de France. Victoria est directrice des ressources humaines d'une multinationale basée à Londres. Ils se rencontrent et vont vivre une passion amoureuse qu'on sait dès le début destructrice. Il s'agit pour l'un et pour l'autre d'adultère, d'une liaison fortement érotique mais aussi épistolaire : Victoria tient un journal intime dont elle envoie des extraits à David par mail sous l'intitulé "compte-rendu de réunion". Elle est une figure de l'ultralibéralisme : elle gagne énormément d'argent, passe sa vie entre deux avions, prend l'Eurostar pour passer une heure de temps avec David dans un hôtel parisien. Elle n'a aucun scrupule à tromper totalement les syndicats de la multinationale en disant blanc un jour et noir le lendemain, laissant aisément de côté les conséquences humaines des décisions prises d'en haut. David, lui, est plutôt un idéaliste de gauche, rongé par les remords. Fasciné, irrémédiablement attiré, David succombe à son désir et aux fantasmes les plus fous de Victoria, mais jamais l'âme en paix. Roman d'aujourd'hui, Le système Victoria est subtilement construit, de retours en arrière en bonds en avant. Puissant roman d'amour, résolument érotique, il est aussi éminemment politique, Eric Reinhardt y défendant, au final, la position du faible.