Matias Faldbakken
trad. du norvégien par Marie-Pierre Fiquet, Fayard, 247p., 20€90
Magnifique portrait d'un hypersensible caché sous le masque impassible d'un maitre d'hôtel rigide et respectueux des traditions, déstabilisé par l'arrivée d'une nouvelle venue au coeur de ce vénérable et immuable établissement qu'est le Hills à Oslo. Car là, la belle mécanique huilée s'enraye et le ballet des gestes bien ordonnés se grippe : notre homme se trompe dans les commandes, il lui arrive de se permettre quelques réflexions personnelles à ses clients. Même le comportement des habitués dévie soudain : ils se mettent à changer de tables et commencent leur dîner par le fromage. Un roman délicieux, drôle et émouvant, pour tous les émotifs cachés et une belle illustration du combat qui peut se jouer entre nostalgie et modernité.
Nelly Alard
Gallimard, 456 pages, 21€
Nelly Alard a deux passions : le cinéma et Sissi. Elle-même actrice, elle s'intéresse à l'histoire d'Hollywood et de ses starlettes. Quant à l'Impératrice Elisabeth d'Autriche, qu'elle n'aime pas qu'on réduise au surnom de Sissi, elle en a exploré la vie en lisant de nombreuses biographies et en visitant les lieux qui ont marqué son histoire. Ainsi, lorsqu'elle découvre le parcours d'Elissa Landi, une actrice qui a séduit l'Amérique dans les années 30, mais aussi une autrice de romans à succès, qu'elle n'est pas sa surprise de lire qu'Elissa serait la petite-fille de l'Impératrice. Karoline Zanardi Landi, la mère d'Elissa, était persuadée d'être une fille cachée de Sissi, née à Sassetot, en Normandie. Pour Nelly Alard commence alors une formidable enquête pour tenter de découvrir si Karoline et Elissa étaient des princesses oubliées de l'Histoire ou des affabulatrices. Un livre qu'on ne lâche pas et qui se révèle plein de surprises !
Benjamin Deman,
L'Harmattan, 138 p., 15€
On parlait d’amour est un très beau recueil de nouvelles. Benjamin Deman y cueille des tranches de vie courtes qui en disent bien long. Elles sont pleines de mélancolie, racontent des couples qui s’aiment encore, qui ne s’aiment plus, qui voudraient s’aimer encore. Elles racontent des pères et des fils qui se sont ratés. Des monsieur, madame tout le monde, des faibles, des perdants. Mais comme Benjamin Deman les aime, il les traite avec une délicatesse extrême et on les aime aussi, beaucoup. Oui, on parle d’amour !
Liam McIlvanney,
trad. de l'anglais parDavid Fauquemberg, Métaillié, 400 p., 21€
Glasgow, 1969, trois jeunes femmes ont été assassinées après avoir passé une soirée en boîte de nuit. Dans la ville la psychose s'installe. La police est à cran et l'enquête piétine. Pourtant des témoins ont décrit un homme vu en compagnie des victimes. Un portrait-robot circule. C'est celui-ci d'un jeune homme aux airs de gendre idéal que la presse surnomme "le Quaker". Après plus d'un an d'enquête sans résultat, l'inspecteur Duncan est chargé de reprendre le dossier et d'analyser le travail de ses collègues. Une position bien inconfortable pour Duncan. Un polar passionnant où la ville de Glasgow, et ses quartiers en pleine mutation, joue un rôle important.