présentation de l'éditeur
L'ouvrage
Que vivons-nous durant ce temps d’avant la mort, lorsque la maladie mortelle fait son œuvre et gagne du terrain ?
Que faisons-nous à écouter, à être témoin de l’avancée de la maladie, de la souffrance, de la douleur et de la mort de l’autre ? Qu’est-ce qui fait que nous continuons quand le « à quoi bon ? » se fait obsédant ?
À partir de son expérience de psychologue dans un service de soins palliatifs, l’auteure tente de dire ce qui met à mal. Ce temps de fin de vie n’est pas un temps de vaine attente. Beaucoup de choses se vivent ou remontent à la surface, des parts en soi jamais entendues qui cherchent un lieu pour se déposer et se transformer. Face à la maladie qui s’impose et plonge dans le chaos, savoir que l’on n’est pas seul, faire l’expérience d’être porté comme à notre origine, peut réveiller « l’enfant rieur » qui sommeille en nous et nous mettre en contact avec des forces insoupçonnées, profondes, qui nous portent vers la vie et nous donnent la force de supporter l’insupportable.
Table des matières
« Comme le sens a besoin de mots, ainsi les mots ont besoin de notre voix »Le récit parle à ce qui est enfoui en nous
Croire, rêver, l’art : travail de l’humain
Quand la mort est proche, pourquoi tenir ? Croire encore à quoi ?
Croire en, croire à quoi d’ailleurs ?
Tenir le vivant : une expérience des premiers instants de la vie
Force du rêve, de la folie
- film Mélancholia
Du désarroi de l’« à quoi bon ? » à la force du « quand même »
Croire le mal, croire le bon. Croire les deux
L’art, un baume sur la blessure
Incarnation
Interdépendance
Honte d’être nu, honte d’être un déchet
Culpabilité
Issues de la culpabilité : répétition, remords, meurtre ?
Sortir de la culpabilité : l’élan spontané
Douleur dans la souffrance
L’événement
De la crainte de l’emprise destructrice de l’autre à... la découverte d’un espace ouvert, contenant et structurant
Le vulnérable au cœur de notre histoire
Pour continuer
Une vie de Montaigne en une question et vingt tentatives de réponse
Sarah Bakewell. Trad. de l'anglais.
Albin Michel, 496 p., 26.35 €
Comment vivre ? A cette question éternelle qui traverse toute son oeuvre, Montaigne a donné de multiples réponses, fluctuantes mais toujours à hauteur d'homme et avec cet esprit de tolérance qui le caractérise. Sarah Bakewell, dans cet essai aussi savoureux qu'instructif, tente 20 réponses : "Ne pas s'inquiéter de la mort", "Survivre à l'amour", "Tout remettre en question", "Vivre avec les autres", ...A travers elles, elle nous emmène dans une allègre promenade qui traverse la vie, l'oeuvre et la postérité de Montaigne, toujours aussi actuel.
Un régal de lecture!
Ce livre intéressera en premier tous les cliniciens des services de néonatologie. De cas cliniques en réflexions théoriques et de rappels théoriques en vignettes cliniques, dans ce livre, Catherine Vanier fait part de sa longue expérience de psychanalyste intégrée dans un service de néonatologie. Trois grands thèmes y sont abordés : le travail du clinicien avec l’enfant, le travail avec la famille (la mère, le père, les frères et sœurs) et le travail avec les soignants.
Ses principaux auteurs de références sont Freud, Lacan, Françoise Dolto, Jenny Aubry et Ginette Raimbault. Avec ces trois dernières, elle a d’ailleurs régulièrement discuté de cette clinique particulière ainsi qu’avec Maud Mannoni concernant les problèmes liés à la clinique psychanalytique en institution. Cependant, Catherine Vanier n’est pas une femme de chapelle. Comme une abeille, elle fait son miel de toute fleur intéressante, quelque soit le champ théorique sur lequel elle a trouvé racine. Ainsi Winnicott est, lui aussi, fréquemment convoqué et bien d’autres encore, psychanalystes, pédiatres et chercheurs en psychologie de la petite enfance.
C’est pourquoi ce livre intéressera également quiconque est concerné par la vie psychique du nourrisson né à terme ainsi que les cliniciens désireux d’écouter l’enfant dans l’adulte. En effet, cette vie se trouve éclairée de façon particulière par les bouleversements apportés dans le psychisme de la mère et du père et dans la famille élargie par l’irruption de cet enfant prématuré. Atteinte narcissique, culpabilité, renforcement de l’agressivité et du désir de mort, régression, indisponibilité à l’enfant, revécu de violences subies, etc…
Cette situation particulière met aussi en évidence les conditions d’un harmonieux développement humain. Par exemple, l’importance des mots. Non seulement ceux qui blessent et rendent la mère incapable de mettre au monde un enfant viable, mais aussi ces mots qui donnent la vie psychique au petit bout de chair qu’on a de la peine à considérer comme être humain et comme sujet de désir. L’importance des mots mais aussi des gestes, du contact physique, des odeurs, car, pour l’auteure, tout n’est pas que langage.
Enfin, les psychanalyste et cliniciens d’orientation psychanalytique qui travaillent dans un service de médecine trouveront dans ce livre le témoignage qu’une telle intégration est possible et quelques indications concernant les conditions qui permettent la réalisation une collaboration harmonieuse au point que l’auteure parle de co-réanimation.
Catherine Vanier est psychanalyste à Paris en libéral et dans le service de néonatologie de l’hôpital Delafontaine. Elle est psychanalyste-membre d’Espace analytique de France et de Belgique. Fondatrice et Présidente de « L’enfance en jeu » et chercheure associée au Centre de recherche « Psychanalyse et Médecine » de Paris Diderot-Paris 7.
Patrick De Neuter
Responsable du Centre de formation aux cliniques psychanalytiques.