Lori Roy. Trad. de l'anglais
Masque, 350 pages, 21.90 €
Apeuré par les émeutes raciales qui secouent la ville de Detroit en cette année 1967, Arthur Scott décide d'emmener sa famille loin de la violence. Il embarque sa femme et ses trois enfants dans son pick up et les conduit dans une petite ville du Kansas, dans la ferme familiale de Bent Road. Celle-là même qu'il a quitté vingt ans plus tôt après le mort de sa soeur. Celia Scott, femme de la ville, a du mal à s'habituer à la vie rude de la campagne et aux critiques à peine voilées de sa belle-mère. Mais elle espère que ses enfants trouveront là un environnement plus serein pour grandir. Heureusement elle peut compter sur la présence de sa belle-soeur, Ruth, une femme timide, soumise à un mari violent et alcoolique, Ray. Celia tente de démêler l'histoire de cette famille brisée par la mort de la fille aînée, Eve. Qui a assassiné cette belle jeune fille ?
Milena Michiko Flasar
Trad. de l'allemand, Ed. de l'Olivier, 164 p., 18.50 €
La cravate, c'est lui, Ohara Tetsu, employé modèle qui vient d'être licencié mais qui le tait à sa femme et continue à enfiler son costume tous les matins pour aller s'asseoir sur un banc à longueur de journée. Celui qui l'appelle comme ça, Taguchi Hiro, un jeune garçon qui a décidé de couper toute relation aux autres et se cloitre dans sa chambre. Après deux ans d'enfermement, il vient de sortir pour aller au parc, s'asseoir sur un banc. Il ne compte pas parler à quelqu'un. Pourtant, après s'être observés, ces deux êtres sortis de la vie sociale s'apprivoisent petit à petit et finissent par se livrer quelques bribes de leur existence qui les ont menés là où ils sont.
Un roman à la fois déchirant et très doux.
Céline Minard.
Rivages, 326 pages, 22€45.
Du western des origines, pur et sans artifices, pas d'enjolivement, pas de romantisme, c'est ce que nous propose Céline Minard dans Faillir être flingué, une vision sans concession du rêve américain comparable en cela au chef d'oeuvre de Michael Cimino, La porte du paradis. Elle nous entraîne dans un rythme très maîtrisé sur les pas d'une multitude de personnages : d'Eau-qui-court-sur-la-plaine, une indienne guérisseuse aux frères McPherson et leur vieille mère mourante traversant les grandes plaines dans leur chariot brinquebalant, de Xiao Niu la chinoise à Arcadia Craig la contrebassiste en passant par Bird Boisverd et les autres, toutes les pistes convergent aux abords d'une ville naissante où chacun espère y faire sa place. Grande épopée des débuts, Faillir être flingué revisite le mythe de l'Ouest américain avec audace et brio. Une grande réussite!
Dell Parsons et sa soeur jumelle ont quinze ans quand leurs parents, des Américains ordinaires, commettent l'irréparable, un braquage de banque. Ses enfants qui vivaient une petite vie sans histoire vont se retrouver totalement livrés à eux-mêmes dans une Amérique qui se soucie peu de leur sort. C'est la fin de l'innocence pour Berner qui s'enfuit seule avec un peu d'argent en poche, celui du hold up de ses parents, ainsi que pour Dell qu'une amie de sa mère conduit chez son frère au Canada. Ce dernier doit y travailler dur en contrepartie d'un logis délabré et d'une maigre pitance. C'est au contact d'Arthur Reminger et de son sbire Charley Quaters, deux êtres sauvages et brutaux, que Dell va se construire dans le seul but de pouvoir trouver son propre chemin loin de ces êtres peu chaleureux.
Grand roman de l'Amérique, couronné par le prix fémina, Canada est un roman puissant à lire absolument!
Richard Ford. Traduit de l'américain.
L'olivier, 476 pages, 22€50.