Eirikur Örn Norddahl. Trad. de l'islandais
Métailié, 650 p., 24€
Omar attend un taxi dans un froid matin à Reykjavik. L'avenir semble bien terne quand soudain une fille vient se coller à lui pour se réchauffer. C'est le début de l'histoire entre Agnès et Omar. Mais il y a aussi Arnor, un brillant néonazi. Et Agnès, obsédée par la Shoah, dont l'histoire familiale est marquée par ces événements, qui consacre une thèse aux nouveaux extrémismes, ne sait plus lequel des deux elle aime.
Un livre qui semble un immense chaos brillamment orchestré, à la fois roman d'amour, de politique , d'histoire, un roman sur l'holocauste, l'Islande, la Lituanie, la solitude, le triangle amoureux ; en somme un livre inclassable, étonnant, formidable.
Marisha Pessl. Trad. de l'anglais
Gallimard, 720 pages, 24.90€
Fille du célèbre et mystérieux réalisateur culte Stan Cordova, auteur d'une oeuvre noire et angoissante, Ashley Cordova, 24 ans, est retrouvée morte dans un entrepôt de la banlieue newyorkaise. Tout conclut au suicide pourtant le journaliste d'investigation Scott Mcgrath qui vient de torpiller sa carrière alors qu'il enquêtait sur le cinéaste, ne peut s'en tenir à cette thèse et reprend ses recherches, qui le mènent dans les abimes de l'âme humaine et risquent bien de lui faire perdre ses repères, et même sa santé mentale. Qui était véritablement Ashley, cette pianiste prodige, cette jeune femme magnifique, une manipulatrice, une folle, une martyre, un coeur pur? Et Cordova, que personne n'a plus vu depuis 30 ans, son oeuvre horrifiante a-t-elle pu se faire sans compromission avec le mal?
En jouant avec les clichés du thriller (le vieil enquêteur désabusé et ses deux acolytes plus naïfs) et ceux du récit d'horreur, M. Pessl entraîne le lecteur dans un récit brillant, bluffant d'inventivité, plein de pièges et de chausses-trappes. Un régal.
Comme chaque année, pour bronzer malin, un bon livre à la main, l'équipe d'A Livre Ouvert vous propose sa sélection de poches!


Les poches de l'été raviront tous les lecteurs et se glisseront facilement dans les valises...
Bel été à tous!
Bunny Suraiya. Trad. de l'anglais
Albin Michel, 292 pages, 24.70€
Robert Ryan est un anglo-indien vivant à Calcutta où il occupe un poste dans un cabinet juridique depuis de nombreuses années. Apprécié de ses collègues, il a la chance d'avoir un poste stable où il ne craint rien. Il est marié depuis plus de vingt ans avec une ravissante femme, Shirley, elle aussi anglo-indienne, avec laquelle il a deux filles resplendissantes et épanouies. Tout semble lui sourire. Mais nous sommes en 1959, douze après l'indépendance de l'Inde. Les Britanniques ont laissé les Indiens prendre la tête du pays. Peu à peu, une nouvelle génération de jeunes indiens, qui ont parfois étudiés à Londres, occupe des postes importants et revendiquent un statut dans le société. De leurs côtés, les anglo-indiens, qui avant se voyaient bien plus proches des Britanniques que des Indiens, perdent peu à peu leur statut et peinent à trouver une place dans cette nouvelle Calcutta en pleine mutation. Robert Ryan est de ceux-là. Il ne supporte pas de recevoir des ordres des jeunes Indiens qui travaillent dans le cabinet juridique, il ne peut admettre leur présence dans les clubs, ni qu'ils tournent autour de ses filles. Il ne rêve que d'une chose : aller s'installer en Angleterre, sa patrie qu'il n'a pourtant jamais connue ! Bunny Suraiya raconte avec humour et tendresse l'histoire d'une famille aux prises avec les aléas de l'histoire et pose la question des racines et de l'appartenance culturelle.