Bunny Suraiya. Trad. de l'anglais
Albin Michel, 292 pages, 24.70€
Robert Ryan est un anglo-indien vivant à Calcutta où il occupe un poste dans un cabinet juridique depuis de nombreuses années. Apprécié de ses collègues, il a la chance d'avoir un poste stable où il ne craint rien. Il est marié depuis plus de vingt ans avec une ravissante femme, Shirley, elle aussi anglo-indienne, avec laquelle il a deux filles resplendissantes et épanouies. Tout semble lui sourire. Mais nous sommes en 1959, douze après l'indépendance de l'Inde. Les Britanniques ont laissé les Indiens prendre la tête du pays. Peu à peu, une nouvelle génération de jeunes indiens, qui ont parfois étudiés à Londres, occupe des postes importants et revendiquent un statut dans le société. De leurs côtés, les anglo-indiens, qui avant se voyaient bien plus proches des Britanniques que des Indiens, perdent peu à peu leur statut et peinent à trouver une place dans cette nouvelle Calcutta en pleine mutation. Robert Ryan est de ceux-là. Il ne supporte pas de recevoir des ordres des jeunes Indiens qui travaillent dans le cabinet juridique, il ne peut admettre leur présence dans les clubs, ni qu'ils tournent autour de ses filles. Il ne rêve que d'une chose : aller s'installer en Angleterre, sa patrie qu'il n'a pourtant jamais connue ! Bunny Suraiya raconte avec humour et tendresse l'histoire d'une famille aux prises avec les aléas de l'histoire et pose la question des racines et de l'appartenance culturelle.
Louise Penny. Trad. de l'anglais
Actes Sud, 456 pages, 21.80€
Armand Gamache, l'inspecteur-chef de la Sureté de Québec, se remet difficilement d'une opération policière délicate qui s'est soldée par un drame. Blessé tant physiquement que psychologiquement, il tente de retrouver goût à la vie en passant quelques jours chez son ancien mentor propriétaire d'une maison au coeur de la vieille ville . Il occupe ses journées en se consacrant à sa passion, l'histoire du Canada et plus particulièrement la bataille des Plaines d'Abraham. Gamache aime s'installer dans la bibliothèque de la Literary and Historical Society, une bien singulière institution presque bicentenaire qui fonctionne grâce à une poignée de vieux bénévoles bien décidés à maintenir une présence anglophone au coeur même de la très francophone Québec. Pourtant cette bibliothèque d'ordinaire si tranquille voire même complètement désertée est mise sous les feux des projecteurs suite à la découverte dans sa cave du corps d'Augustin Renaud, un personnage singulier bien connu à Québec. En effet, cet archéologue amateur s'était mis en tête de découvrir l'emplacement de la tombe de Samuel Champlain, le fondateur du Québec, mort en 1635. Ses fouilles intempestives et ses manières arrogantes l'avait rendu très impopulaire, mais sa mort dans un bastion de la très minoritaire communauté anglophone de la ville risque de ranimer de vieilles querelles. Bien qu'en congé, Armand Gamache se passionne pour ce crime mais aussi pour les recherches que menait Renaud. Comment diable est-ce possible que personne ne sache où est enterré le plus illustre des québécois, père fondateur de tout un pays ? Cependant, cette nouvelle enquête ne parvient pas à lui faire oublier complètement les images qui le hantent depuis sa dernière opération.
Liam McIlvanney. Trad. de l'anglais
Métaillié Noir, 346 pages, 20€
Dans Les couleurs de la ville (Métaillié, 2010), nous avions fait la connaissance de Gerry Conway, journaliste au Glasgow Tribune, dont une enquête un peu trop dérangeante sur la mafia locale avait provoqué le renvoi. Trois ans plus tard, Gerry réintègre l'équipe du journal dans le service politique, son ancien poste aux affaires criminelles étant désormais aux mains de Martin Moir, un jeune journaliste qu'il a lui-même formé. En trois ans les choses ont bien changées à Glasgow et dans le monde de la presse. Les journaux sont en perte de vitesse face aux nouveaux médias tels que les blogs, les sites internet d'actualités instantanées, les tweets. Le Glasgow Tribune a été racheté par un groupe américain et les licenciements se multiplient. Lorsqu'un jeune homme est abattu dans un parc, en pleine partie de football, les journalistes se pressent pour obtenir le scoop. Mais Martin Moir est aux abonnés absents et Gerry Conway est envoyé pour couvrir l'affaire. Qui a tué cet espoir du football en pleine rue ? Où est passé le jeune Moir ?Faut-il craindre une nouvelle guerre des gangs à Glasgow ? Alors que la ville est en pleine transformation afin d'accueillir les Jeux du Commonwealth et que l'Ecosse est secouée par un débat houleux autour du référendum sur l'indépendance, Gerry Conway va devoir se replonger dans les bas-fonds de Glasgow. Un polar où la politique, la mafia, la corruption, la course à l'info tissent une toile serrée bien difficile à dénouer.
Benjamin Whitmar, trad. de l'américain
Gallmeister, 318 pp., 16€50
Nous sommes tous la somme de nos pertes [...]Rien ne s'arrête, rien ne se soigne. Et ça me va bien comme ça
Patterson Wells a perdu son fils. A la dérive, il boit pour l'oublier mais la page est impossible à tourner. Même dans sa cabane où il tente de retrouver la sérénité, l'image de son fils ne le quitte pas. Quand il rencontrera le fils de son voisin, une nouvelle amitié naitra et l'entrainera dans une spirale de violence.
Les éditions Gallmeister inaugure avec ce roman une nouvelle collection "Neo Noir". Un texte bien construit, bien écrit et qui vous prendra aux tripes.