Dorthe Nors, trad. du danois,
Delcourt, 198 pages, 21€30
Sonja, 40 ans, grande femme avec de grands yeux bleus, originaire du Jutland et installée à Copenhague, est traductrice des romans policiers de Gösta Svensson, lesquels ont tendance à être de plus en plus macabres. Sonja est seule, en souffre, sa famille et les paysages de chez elle lui manquent. Mais c'est une battante (lui a toujours dit sa mère) : pour donner une nouvelle impulsion à sa vie, elle commence par prendre des cours de conduite. Mais elle a du mal à changer les vitesses...
Une héroïne très attachante, drôle, intelligente, imparfaite, dans un récit en apparence léger mais qui en dit beaucoup sur nos angoisses d'aujourd'hui.
Valerio Varesi, trad. de l'italien
Agullo, 295 pages, à paraître
Dans La Pension de la via Saffi, le commissaire Soneri tentait de résoudre le meurtre d'une vieille dame en plein coeur de Palerme. Après cette enquête délicate qui avait replongé Soneri dans son passé douloureux, le commissaire avait besoin de prendre l'air. C'est à Montelupo, dans les Apennins, où son père est né et où il a, lui-même, passé une partie de son enfance, que Soneri a choisi de passer quelques jours de vacances. Le temps est maussade mais propice à la cueillette des champignons. Soneri est descendu dans l'auberge du bourg. Il y connaît encore quelques anciens mais est troublé par le changement d'atmosphère qui y règne. D'autant que le village est en émoi : Paride Rodolfi, un notable, n'a plus été vu depuis plusieurs jours. Et puis il y ces coups de feu qui retentissent dans les montagnes à toutes heures du jour et de la nuit. Soneri est en vacances, il n'a nullement l'intention de se mêler des affaires locales, mais les réflexes d'un commissaire ne se maîtrisent pas toujours. Le voilà embarqué dans une nouvelle enquête pleine de surprises.
Paul Auster, traduit de l'anglais
Actes sud, 1017 pages, 28€
Le nouveau roman de Paul Auster est un immense pavé qui peut sembler effrayant, pourtant on se laisse embarquer avec plaisir et on lit jusqu'à la dernière ligne les 1017 pages de 4321. L'auteur y fait preuve d'une véritable prouesse littéraire en menant de front quatre histoires qui en réalité n'en sont qu'une. C'est la vie de Ferguson, petit-fils d'un immigré russe débarqué à Ellis Island en 1900, que nous raconte Paul Auster. Mais quelle vie ? Car le destin d'une personne peut parfois se jouer sur de petits détails, prendre un chemin inattendu suite à des choix personnels ou professionnels, être perturbé par les événements historiques contemporains. Ainsi, l'auteur propose quatre vies, quatre parcours possibles pour le jeune Fergusson et sa famille. Quatre destinées profondément différentes et marquées par le contexte historique dans lequel elles se déroulent, à New York, sur fond de guerre du Vietnam, d'émeutes raciales, de révoltes de la jeunesse, mais où le jeune garçon tentera toujours de développer sa propre personnalité marquée par un intérêt profond pour la littérature et le cinéma. Ainsi, ces quatres histoires sont très différentes, mais le jeune héros y conserve sa singularité. Du très grand Paul Auster.
Grasset, 332 pages, 22€85