Des prisonniers, tout juste libérés d'un camp, décident de traverser un massif montagneux pour trouver la liberté vers le nord-est. De très beaux portraits d'hommes dans toute leur grandeur d'âme, leurs silences, leur désir d'avenir. La montagne et la marche se présentant ici comme de superbes métaphores sur le franchissement, la connaissance et la fraternité. Très beau !
Les poches de l'été sont de retour!
Une sélection variée pour satisfaire toutes vos envies de lecture et vous accompagner durant ces mois estivaux!
Découvre ci-dessous notre sélection!
Gail Godwin, trad. de l'anglais par Marie-Hélène Dumas,
Joelle Losfeld, 336 p., 24€
À la mort de sa mère, Marcus, 11 ans, doit aller vivre chez sa grand tante Charlotte qu'il ne connait pas. C'est une excentrique peu habituée à la société d'un enfant, qui habite seule une maison au bord de la mer, sur une petite île de Caroline du Sud et qui vit de sa passion : la peinture. Sensible et introverti, le jeune garçon déambule tout l'été sur l'île et est de plus en plus fasciné par une vieille villa abandonnée, la "Villa Chagrin" où a eu lieu autrefois un drame familial dans lequel un jeune garçon a disparu.
Ce qui est formidable dans ce roman, c'est tout l'amour et l'attachement, jamais exprimés de vive voix, mais qui transparait par touches délicates et signes infimes, entre ces personnages blessés, faillibles, hypersensibles, inadaptés qui se révèlent des coeurs d'or sous des dehors grognons.
Un très beau roman initiatique sur l'enfance, le deuil, la fragilité, d'une délicatesse bouleversante et d'une grâce presque magique.
Elizabeth Jane Howard, trad. de l'anglais par Anouk Neuhoff,
Quai Voltaire, 576 p., 24€
Premier volet (sur cinq) de la saga des Cazalet, une riche famille de la bourgeoisie britannique, Étés anglais est une grande fresque familale, intelligente, dense et d'une rare qualité d'écriture. On fait leur connaissance lors de l'été 1937, lorsque les grands-parents ouvrent leur manoir à la campagne pour accueillir leurs enfants, petits-enfants et leurs domestiques respectifs. Très vite on se familiarise avec les protagonistes de cette histoire qui, bien que nombreux, bénéficient chacun (même les enfants qui tiennent une grande place) de la part de l'auteur d'une profondeur de caractère et d'une individualité propre. On plonge avec délice dans les secrets, les intrigues, les tensions, les amitiés, les inquiétudes et préoccupations des trois frères Cazalet et leur famille, et de leur soeur restée célibataire. C'est aussi un beau portait en creux de l'époque : la place peu enviable des femmes, même celles de la bonne société, l'hypocrisie des relations, le spectre d'une nouvelle guerre, ...
Charme et élégance, empathie et finesse caractérisent cette saga vibrante, dont la suite est attendue -avec impatience- pour cet automne.
Elizabeth Jane Howard, auteur que l'on redécouvre grâce aux éditions de La Table Ronde, est également l'auteur du très beau Une saison à Hydra (à paraitre en Folio fin juin).