Lize Spit, trad. du néerlandais (Belgique)
Actes Sud, 421 pages
Ils sont trois, on les appelle les trois mousquetaires, trois enfants à être nés en 1988 dans le petit village flamand de Bovenmeer. Ils ont l'habitude de tout faire ensemble, se connaissent sur le bout des doigts. Arrive l'adolescence et les jeux innocents prennent une tournure nettement plus trouble.
C'est un roman extraordinaire, mais extrêment dur et dérangeant, à la limite du supportable parfois : Lize Spit, née en 1988 elle aussi dans la région d'Anvers, capte de manière très réaliste l'atmosphère lourde de ce village ordinaire des Flandres. La construction du récit fait aussi monter la pression : le lecteur suit deux histoires en parallèle. La narratrice, Eva, seule fille du trio, raconte les événements d'un été caniculaire de son adolescence, qui semblent avoir été traumatisants. Dans d'autres chapitres, on suit Eva qui retourne bien des années plus tard, un énorme bloc de glace dans son coffre... Le malaise augmente, quelque chose semble sur le point d'éclater. Et le final laisse en effet pantois. Un livre-choc dont on ne sort pas indemne.
Florent Oiseau
Allary, 239 pages, 20€40
Roman, garçon bien sympathique mais assez indolent, vient à 30 ans de décrocher enfin un job : accompagnateur de train sur le "Paris-Venise". Il entame avec un certain enthousiasme - et une bonne dose d'autodérision- sa nouvelle fonction dans ce train qui n'a rien de l'Orient Express: retards perpétuels, matériel défectueux, combines foireuses des employés, pots-de-vin des passagers clandestins, ...Et puis il y a aussi Juliette qui semble si éloignée de tout cela...
Un roman extrêmement drôle et d'une belle plume inventive, et qui pourtant ne manque pas de fond.
Dorthe Nors, trad. du danois,
Delcourt, 198 pages, 21€30
Sonja, 40 ans, grande femme avec de grands yeux bleus, originaire du Jutland et installée à Copenhague, est traductrice des romans policiers de Gösta Svensson, lesquels ont tendance à être de plus en plus macabres. Sonja est seule, en souffre, sa famille et les paysages de chez elle lui manquent. Mais c'est une battante (lui a toujours dit sa mère) : pour donner une nouvelle impulsion à sa vie, elle commence par prendre des cours de conduite. Mais elle a du mal à changer les vitesses...
Une héroïne très attachante, drôle, intelligente, imparfaite, dans un récit en apparence léger mais qui en dit beaucoup sur nos angoisses d'aujourd'hui.
Valerio Varesi, trad. de l'italien
Agullo, 295 pages, à paraître
Dans La Pension de la via Saffi, le commissaire Soneri tentait de résoudre le meurtre d'une vieille dame en plein coeur de Palerme. Après cette enquête délicate qui avait replongé Soneri dans son passé douloureux, le commissaire avait besoin de prendre l'air. C'est à Montelupo, dans les Apennins, où son père est né et où il a, lui-même, passé une partie de son enfance, que Soneri a choisi de passer quelques jours de vacances. Le temps est maussade mais propice à la cueillette des champignons. Soneri est descendu dans l'auberge du bourg. Il y connaît encore quelques anciens mais est troublé par le changement d'atmosphère qui y règne. D'autant que le village est en émoi : Paride Rodolfi, un notable, n'a plus été vu depuis plusieurs jours. Et puis il y ces coups de feu qui retentissent dans les montagnes à toutes heures du jour et de la nuit. Soneri est en vacances, il n'a nullement l'intention de se mêler des affaires locales, mais les réflexes d'un commissaire ne se maîtrisent pas toujours. Le voilà embarqué dans une nouvelle enquête pleine de surprises.