Bernard-Henri Levy
Grasset (Essais français) , 440 pages, 33.65 €
Qu'en est-il, au juste, du conflit - ou de la complicité - plus que millénaire entre peinture et philosophie ?
Sont-elles des rivales ou des alliées au regard de la vérité (ou des vérités...) dont elles se veulent les messagères ?
Et ce souci, qui reste l'horizon ultime des artistes et des penseurs, est-il de même nature ?
C'est pour répondre à ces questions - ou, mieux, pour les poser - que la Fondation Maeght a offert à Bernard-Henri Lévy la possibilité de réunir, tout au long de l'été et de l'automne 2013, une centaine d'oeuvres d'art, anciennes, modernes et contemporaines.
Ces oeuvres - avec lesquelles il entretient un commerce inséparable de sa réflexion générale - il les a choisies, disposées, commentées. Du Tintoret à Pollock, de Cranach l'Ancien à Basquiat en passant par Magritte ou Guy Debord, elles composent un territoire imaginaire dont l'originalité ne manquera pas de provoquer ou de séduire.
Ce livre accompagne l'exposition de la fondation Maeght (pour plus d'informations http://www.fondation-maeght.com/index.php/fr/actualites/1-recentes/196-les-aventures-de-la-verite-un-livre-une-exposition-un-dialogue-inedit-propose-par-bernard-henri-levy- )
Il en est le mode d'emploi philosophique et iconographique.
Mais il va au-delà. Et propose le récit, vivant, amical, conceptuel, d'une «aventure» dont les enjeux décident secrètement de nos destins.
Notice de l'éditeur
En 1992, Chip Jones, 83 ans, et Sid Griffith, 82 ans, quittent Baltimore pour un voyage en Allemagne. C'est la première fois depuis plus de 50 ans qu'ils vont revoir Berlin. Ils sont invités par le réalisateur d'un documentaire consacré au trompettiste Hiero Falk car Chip et Sid ont joué avec ce jeune prodige dans les années 30. Tous trois faisaient partie d'un groupe de jazz qui comptait six membres et qui animait les nuits des cabarets de Berlin. Deux Noirs américains venus chercher en Europe le respect qu'ils ne trouvaient pas dans leur Sud natal ségrégationniste, deux Allemands, un Juif et Hiero, un gamin atypique : Allemand mais à la peau d'un noir profond car issu de la relation entre une jeune allemande et un soldat sénégalais de l'armée française, voilà les membres des Hot Time qui faisaient swinguer la jeunesse berlinoise. Mais cet âge d'or du jazz prend fin avec l'arrivée au pouvoir des nazis. Le jazz est qualifié de musique de dégénérés jouée par des nègres. Il est temps pour les deux Américains d'envisager de quitter l'Allemagne.
C'est alors que se présente Dalilah Brown, jeune afro-canadienne, chanteuse, musicienne mais surtout amie de Louis Armstrong. Elle leur promet une rencontre avec le maître et peut-être même l'enregistrement d'un disque. Mais pour cela il faut que le groupe se rende à Paris. Or chacun de ses membres est peu à peu broyé par les événements de l'histoire. Ils ne sont plus que trois à rejoindre la Ville Lumière. Chip, Sid, Hiero, unis face aux difficultés de la guerre mais aussi en compétition pour une femme, Delilah, et pour une place aux côtés de leur idole. Et puis soudain, tout s'effondre. Hiero est arrêté à Paris et déporté au camp de Mauthausen. Il n'en reviendra pas. Chip et Sid ont continué leur chemin, sont restés amis durant 50 ans et reviennent aujourd'hui sur les traces de leur jeunesse dorée mais aussi là où se sont joués les épisodes les plus noirs de leur vie. Rongés par la culpabilité de ne pas avoir pu sauver leurs amis et le jeune Hiero en particulier, les deux compères vont bien vite faire une étrange découverte. Un roman passionnant où vibre la musique du jazz. Une histoire d'amour, de trahison et de pardon.
A lire sur le site des éditions Liana Levi, l'interview d'Esi Edugyan qui nous parle de la genèse de son roman http://www.lianalevi.fr
Esi Edugyan. Trad. de l'anglais
Liana Levi, 362 pages, 22€
Maurice Denuzière
Fayard, 540 pages, 29.15€
En mai 1803, Bonaparte vend la grande Louisiane aux États-Unis qui doublent ainsi la surface de leur territoire. D'abord français depuis 1682, puis espagnols depuis 1762, les Louisianais, qui se croyaient redevenus français depuis 1802, apprennent avec retard, étonnement et inquiétude qu'ils ont été achetés par les Américains. Dès lors, de force ou de gré, les habitants de cet immense territoire devront se résigner à une lente intégration par étapes, qui aboutira à l'entrée dans l'Union en 1812. Viendra ensuite l'américanisation, plus difficile à accepter dans le Vieux Sud, particulièrement en Louisiane, terre imbibée de culture européenne et latine. La guerre avec la Grande-Bretagne, l'équivoque prospérité du roi Coton grâce à l'esclavage, la Sécession, le règne des carpetbaggers venus du Nord, puis deux conflits mondiaux seront les paliers de cette assimilation par les Anglo-Saxons.
Maurice Denuzière, chantre de la Louisiane depuis près de quarante ans, conte ici ce lent processus, dans un récit historique sans aucune fiction qui se lit néanmoins comme un roman, tant les personnages de cette aventure, qui se déroule sur deux siècles sont hauts en couleur.
Notice de l'éditeur
Hélène Carrère d'Encausse
Fayard, 442 pages, 26.95€
En 1613, les Romanov ont été portés sur le trône de Russie à l'issue de siècles tragiques où le pouvoir a été transmis ou conquis par le meurtre. De 1613 à 1917, quinze souverains dont trois femmes ont incarné la dynastie. Les Romanov ont gouverné un empire devenu le pays le plus étendu du monde – ce qu'il est encore en 2013. Cette dynastie exceptionnellement brillante, certains empereurs - Pierre le Grand, Catherine II, Alexandre II - comptent parmi les plus hautes figures de l'histoire universelle, a permis à la Russie de devenir une très grande puissance européenne puis mondiale. Pourtant, le sang n'a cessé de couler au pied du trône. De là, trois questions, l'histoire russe a-t-elle créé les conditions de cette violence ininterrompue ? Le destin tragique de cette dynastie était-il écrit dans son passé : invasions, cultures, religions diverses qui se mêlaient sur la terre russe ? Ce rapport inédit du pouvoir légitime et de la violence conduisait-il inéluctablement à la tragédie finale et au système totalitaire dont la capacité de durer et la violence furent non moins exceptionnelles ?
Historienne de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse est membre de l'Académie française depuis 1991 où elle a été élue Secrétaire perpétuel en 1999. Elle a reçu le prix Aujourd'hui pour L'Empire éclaté (Flammarion) en 1978, le prix Louise-Weiss en 1987, et le prix Comenius en 1992 pour l'ensemble de son œuvre. Sa biographie de Nicolas II (Fayard 1996) a obtenu le prix des Ambassadeurs en 1997.
Notice de l'éditeur