Alaa El Aswany, trad. de l'arabe.
Actes Sud, 540 pages, 23.80 €
Bâtie autour de ce lieu très sélect du Caire, l'Automobile Club où se côtoient dignitaires égyptiens et occupants britanniques, cette formidable et passionnante fresque brosse un portrait de l'Egypte au temps du roi Farouk, un despote faible et vélléitaire à la tête d'un pays soumis à la domination anglaise mais où apparaissent les premiers signes d'un réveil politique.
A travers le destin d'Abdelaziz Haman, descendant d'une puissante famille ruinée, obligé de travailler à l'Autombile Club comme serviteur, et les chemins divergents qu'empruntent ses quatre enfants, El Aswany, avec son merveilleux talent de conteur, son sens de l'intrigue et des personnages, nous offre une lecture de grande qualité.
Exposition. Bruxelles, Palais des beaux-arts. 2014
Hantje Cantz, 300 pages, 49.80 €
Depuis qu'il se consacre à l'art, c'est-à-dire depuis la fin des années 1990, Michaël Borremans (°1963, Grammont, Belgique) a produit une oeuvre d'une maturité frappante qui a très vite attiré l'attention internationale. Les espaces disparates qu'il imagine dans ses tableaux, ses dessins, ses sculptures et ses films se fondent sur un mystérieux sens de la dislocation et une beauté souvent troublante. Rendue au moyen d'une palette complexe et d'une technique virtuose, l'oeuvre de Borremans conjugue un riche héritage artistique d'éminents prédécesseurs avec un ancrage profond dans le présent. Près de 200 reproductions d'oeuvres réalisées sur une période de quatorze ans - dont certaines étaient encore inédites - illustrent cette vaste publication qui offre le panorama le plus complet à ce jour de l'oeuvre de Michaël Borremans. Outre une interview de l'artiste, cet ouvrage rassemble cinquante-neuf contributions hautement individuelles d'écrivains, de commissaires d'expositions, de cinéastes et de musiciens qui, chacun à sa manière, commentent une sélection de tableaux et de dessins.
Notice de l'éditeur
Exposition. Bruxelles, Palais des beaux-arts. 2014
Fonds Mercator, 248 pages, 49.95 €
L'oeuvre de Francisco de Zurbaran, peintre baroque espagnol, se caractérise par un naturalisme pur et une sensibilité poétique moderne. Cet artiste traduit dans ses toiles la nouvelle mentalité apparue après le concile de Trente, qui a fait souffler sur l'Espagne des XVIe et XVIIe siècles un vent de nouveauté dans les arts.
Notice de l'éditeur
Exposition. Mons, Beaux-Arts Mons. 2013-2014
Skira, 287 pages, 42 €
"Je voudrais rappeler un aspect de son caractère qu'il a caché à tous, à part à ses amis les plus intimes : son côté spirituel. Ceux d'entre vous qui l'ont connu dans des circonstances à l'antithèse de la spiritualité pourraient en être surpris. Mais cet aspect existait bel et bien et il constitue la clé de la psychologie de l'artiste. Andy était souvent perçu, assez justement, comme un observateur passif, qui n'imposait jamais ses convictions aux autres.
Pourtant, il pouvait parfois se transformer en propagandiste efficace. Je sais, de façon certaine, qu'il a été responsable d'au moins une conversion. Il était très fier de financer les études de son neveu au séminaire. Il prêtait aussi régulièrement main forte à un restaurant pour les sans-abris et les personnes dans le besoin. Andy confiait qu'il prenait soin de cacher ces activités à tous. La découverte de cette piété secrète transforme inévitablement notre perception d'un artiste qui a trompé le monde en lui faisant croire que ses seules obsessions étaient l'argent, la célébrité, le glamour, et qu'il pouvait être désinvolte jusqu'à l'insensibilité la plus totale"...
Par ces paroles bouleversantes, le critique d'art John Richardson, responsable américain de la maison de ventes aux enchères Christie's, également auteur d'une importante biographie de Picasso, saluait la mémoire d'Andy Warhol, lors de son éloge funèbre, le 1er avril 1987, en la cathédrale Saint-Patrick de New York. John Richardson dévoilait au monde pour la première fois l'existence d'un aspect important et caché de Warhol, sa "piété secrète" et sa profonde religiosité, faisant allusion à une vie empreinte d'une "sainte simplicité", qui serait même la véritable clé de la personnalité et de la psychologie de l'artiste.
En outre, toujours d'après l'éloge de John Richardson, l'oeuvre de Warhol devrait également être interprété au moyen de la clé de lecture fondamentale de l'art religieux.
Notice de l'éditeur