Akhil Sharma. Trad. de l'anglais
L'Olivier, 220 pages, 19.50€
A l'image de nombreuses autres, la famille de Birju et d'Ajay rêve de quitter l'Inde pour s'installer aux Etats-Unis. Lorsqu'en 1978 des troubles politiques agitent leur pays, le père décide de mettre son projet à exécution. Les deux enfants débarquent donc dans un univers totalement étranger et sont fascinés par cette Amérique dont ils avaient tant rêvé. Mais ils n'ont pas le temps de profiter de toutes les nouveautés, Le père a de grandes ambitions pour ses fils, surtout pour l'aîné qui doit impérativement intégrer une grande école scientifique. Birju travaille sans relâche sous le regard mi-admiratif, mi-agacé de son jeune frère. L'ainé focalise toute les attentions, tous les espoirs, tandis qu'Ajay a du mal à trouver ses marques tant à l'école que dans sa famille. Mais Birju ne réalisera pas ce grand destin tout tracé et Ajay se retrouvera seul dans une famille brisée. Akhil Sharma décrit bien les difficultés d'intégration d'une famille indienne entre nécessité d'excellence, respect des traditions, carcan des croyances sacrées et aspiration à une nouvelle vie.
Michel Nuridsany
Flammarion, 454 pages, 25€
La toile, il la boxe, la caresse, y accumule des mots jusqu'au vertige. Basquiat c'est l'urgence, le lyrisme mêlé d'élégances, de grâce, de naïvetés, avec l'enfance qui rayonne et déborde. Et hurle. Et chante. Et dit la brûlure, le plaisir, la vie courte et intense. Il meurt à 27 ans, laissant mille tableaux et un nombre plus important encore de dessins.
Michel Nuridsany nous donne à voir et à comprendre ici comment le peintre apparaît, se forme, explose, quand naît le hip-hop, se radicalisent les mouvements de protestation des noirs et que se transforme en profondeur le milieu de l'art new-yorkais. Il nous apporte des lumières nouvelles sur l'importance de la musique et de la poésie dans son oeuvre et dans sa vie, sur sa façon de faire passer la technique du sampling dans sa peinture, sur l'origine de son nom, sur sa qualité de métis perçu comme noir, sur son voyage en Côte d'Ivoire, sur la réception de son oeuvre en France et sur ses rapports plus profonds qu'on ne l'a dit avec Warhol.
Quant à la jeunesse, elle est emportée par la bourrasque d'une vie traversée par la drogue, le sexe, l'art, et par une folle énergie. Basquiat, un jaillissement.
Notice de l'éditeur
Norman Rosenthal. Trad. de l'anglais
Flammarion, 295 pages, 28€
Cet ouvrage, abondamment illustré, retrace le parcours de l'artiste, son approche de l'art, ses techniques et ses influences majeures, à travers une compilation d'entretiens récents.
Notice de l'éditeur
Frank Lanot
Le Passeur, 457 pages, 23.50€
Une liste de onze noms, un Colt 45 avec une balle, un petit carnet à spirales où les mots "Dai Dong" sont griffonés sur plusieurs pages, voilà ce que renferme le petit coffre-fort dont Antoine a hérité à la mort de son beau-père. Malgré les réticences de sa femme à explorer le passé de son père, Antoine se sent tenu de suivre les pistes cachées dans ces minces indices, en souvenir de celui que tout le monde appelait Bruneau. Antoine n'a connu que le chef d'industrie à la retraite, mais il sait que, avant de devenir le mari d'Isabelle et le père de Mido, Bruneau a été militaire et qu'il a combattu en Indochine et en Algérie.
Antoine commence par la liste, des pseudos que petit à petit il parvient à déchiffrer. En rencontrant les anciens compagnons d'armes de Bruneau, il découvre les horreurs d'une guerre trop souvent occultée, la guerre d'Indochine. Il découvre surtout un homme, Dai Dong ou de son vrai nom Georges Boudarel, un français devenu l'un des plus cruels gardiens de camp viêtminh. De cette plongée dans l'horreur des camps de redressement au coeur de la jungle vietnamienne, Antoine sortira différent, bouleversé par la cruauté humaine mais aussi par la beauté de la fraternité éternelle unissant ceux qui ont partagé les mêmes combats et les mêmes souffrances.