Meg Wolitzer. Trad. de l'américain.
Rue Fromentin, 564 pages, 23 €
Les six héros de ce livre se rencontrent, adolescents, dans un camp de vacances artistique pour jeunes New-yorkais de bonne famille. Ils se jurent une amitié sans faille et se baptisent "les intéressants", un peu par dérision mais aussi avec le bel aplomb de la jeunesse, sans vraiment savoir quel est leur talent ni ce que l'avenir leur réserve. Julie ne vient pas de ce milieu favorisé, c'est elle qui racontera pendant plus de quarante ans les routes différentes qu'emprunteront ses amis.
Avec en toile de fond les changements qui traversent l'Amérique, cette grande saga de l'amitié décrit avec ironie et intelligence la perte des illusions, le passage à l'âge adulte, la jalousie, les regrets, l'amour,...A lire d'une traite
Francesca Melandri.Trad. de l'italien.
Gallimard, 202 pages, 17.90€
Sur une île au large de l'Italie, dans les années 70, années de plomb marquése par l'action des Brigades Rouges, deux personnes prennent le ferry pour se rendre sur une île qui est une prison de haute sécurité. Paolo, un professeur de philosophie, vient rendre visite à son fils condamné pour terrorisme; Luisa, qui a dû élever seule ses enfants et tenir la ferme familiale, vient voir son mari, un détenu extrêmement violent. Pour cause de tempête, ils ne peuvent reprendre le bâteau et rejoindre la terre ferme. Les familles étant aussi suspectes que les prisonniers, Paolo et Luisa passeront la nuit sur l'ïle, sous la surveillance d'un maton, lui aussi rongé par la dureté qui règne en ces lieux. Au cours de cet étrange huis-clos, ces 3 personnes victimes de la violence qui a bouleversé leur vie vont redécouvrir, par de simples gestes, des bribes de conversation, ce que douceur veut dire.
Ce livre subtil, magnifiquement écrit, est un de nos plus gros coups de coeur. (Par l'auteur du très beau Eva dort)
Ace Atkins. Trad. de l'anglais
Editions du Masque, 339 pages, 24.70€
Voici le second volet des aventures de Quinn Colson, cet ex-ranger revenu du front, de ce "Poubellistan" où tant de soldats américains ont perdu le goût de la vie, et devenu shérif de Jericho, une petite bourgade perdue au coeur de l'Amérique rurale. Dans Retour à Jericho, on découvrait comment Colson enquêtait sur la mort de son oncle, l'ancien shérif et découvrait les petits trafics des magnats locaux. Dans Les cris du Mississippi, on retrouve notre ancien militaire devenu chef de la police locale aux prises avec des trafiquants d'armes, de drogues, et d'enfants. Pour les cartels mexicains qui ont pris le contrôle de la région, toutes les marchandises qui rapportent peuvent alimenter leur bussiness et les couples en quête d'adoption sont prêts à débourser de grosses sommes. Une fois de plus Quinn Colson devra remuer la boue de Jericho pour découvrir la vérité.
Philippe Carrese
Aube poche, 448 pages, 11€
San Catello, Lombardie, 1911. Le village est en émoi. Une automobile, avec à son bord un riche dirigeant et son chauffeur, s'est embourbée dans le champ de Volturno Belonore. Ce dernier, homme bourru règnant en roitelet sur sa famille mais aussi sur les autres villageois, refuse d'aider les voyageurs imprudents. Il n'aime pas les étrangers, ces italiens venus d'autres régions pour étaler leur richesse et leur modernité. Ils se sont embourbés tous seuls, qu'ils se débrouillent tous seuls ! Mais le dignitaire, qui n'a pas l'habitude qu'un simple paysan lui résiste, promet à Volturno une récompense en échange de son aide. Il révèle alors à la famille Belonore que leur champ renferme un minerai très recherché qui fera leur fortune. Dès lors, Volturno n'aura plus qu'une idée en tête : exploiter sa mine, devenir riche et assurer l'avenir de ses trois fils et de sa fille. Mais à force de chercher la gloire, Volturno en oublie l'essentiel. Il ne voit pas que son fils Marzio est, lui aussi, obnubilé par sa seule passion, la musique. Philippe Carrese décrit avec brio ce petit village reculé, théâtre de la folie des hommes. On découvre les Volturno et on s'attache à cette famille qui connaîtra bien des vicissitudes.
Retour à San Catello
Philippe Carrese
Aube, 384 pages, 21€
Heureusement Philippe Carrese ne nous laisse pas sur notre faim et poursuit, dans le second volet, Retour à San Catello, les aventures des Belonore et des autres habitants de San Catello , dispersés entre Milan, Marseille et le Nouveau Monde. Un vrai bonheur.