La 6e extinction. Comment l’homme détruit la vie
Elizabeth Kolbert, Vuibert, 347 p., 21,90€
La planète a déjà vécu cinq extinctions de masse, depuis l’apparition de la vie sur terre. Et nous voilà en train de vivre la sixième, sans nous en rendre compte ni nous en soucier, d’après Elizabeth Kolbert. Cette journaliste au New Yorker vient justement de recevoir le Pulitzer pour son dernier ouvrage La 6e extinction. Comment l’homme détruit la vie. Le sous-titre est évidemment important car ce qui apparaît comme notable dans l’avènement de cette nouvelle extinction, c’est l’ombre de l’homme qui se profile derrière chaque disparition d’espèces.
Si l’on peut lui reprocher de ne pas suffisamment citer les analyses divergentes – car aujourd’hui, au sein même du mouvement écologiste, certains réfutent avec force l’hypothèse d’une sixième extinction – cet essai n’en reste pas moins d’une pertinence et d’un intérêt fondamental pour comprendre les changements environnementaux qui accompagnent l’anthropocène.
Le livre est découpé en treize chapitres dont chacun est consacré au destin d’une espèce donnée (le mastodonte d’Amérique, le grand pingouin, etc.). Mais l’intérêt que représente cet ouvrage ne réside pas uniquement en ce catalogue raisonné des espèces disparues ou en voie de l’être. Elisabeth Kolbert profite surtout là de l’occasion pour retracer l’histoire des chercheurs et des grandes découvertes en sciences naturelles : d’Aristote à Darwin en passant par Cuvier, nous voilà ramenés à une époque où l’idée qu’un monde différent ait pu précéder le nôtre n’effleurait pas encore l’esprit.
« L’idée d’extinction est peut-être la première notion scientifique à laquelle les enfants d’aujourd’hui se trouvent confrontés. On donne à des bébés d’un an des figurines en forme de dinosaures, et les enfants de deux ans comprennent plus ou moins intuitivement que ces petites bêtes en plastique représentent en fait de très gros animaux. […] Ces quelques remarques laissent à penser que l’idée d’extinction nous semble aller de soi. Et pourtant il n’en est rien. »
De la découverte des premiers fossiles à L’Origine des Espèces, nous accompagnons les balbutiements de ces chercheurs devant accomplir la prouesse de remettre en cause l’intégralité de ce qu’ils croyaient connaitre du monde du vivant.
Une sélection de cd de musique classique vous attend à la librairie, pour des fêtes mélodieuses!
Pour les fêtes nous vous proposons une sélection de dvd, le meilleur cru de l'année 2015.
Et voici quelques propositions :
Les nouveaux sauvages de Damián Szifron
Mustang de Deniz Gamze Ergüven
Mommy de Xavier Dolan
Timbuktu de Abderrahmane Sissako
Bande de filles de Cécile Sciamma
Le sel de la terre de Wim Wenders
L'homme qui répare les femmes de Thierry Michel
Nebraska d'Alexander Payne
Charlie's country de Rolf de Herr
Leviathan d'Andrey Zvyagintsev
Still the water de Naomi Kawase
De plus nous attendons pour ce mois de décembre la sortie en dvd des Mille et une nuits de Manuel Gomes
Passez de bonnes fêtes!
Neely Tucker. Trad. de l'anglais
Gallimard, Série noire, 334 pages, 21€
Washington, décembre 1999. Sarah Reese, 16 ans, est retrouvée morte dans une ruelle. La jeune fille sortait de son cours de danse et, en attendant l'arrivée de sa mère, était allé s'acheter quelques bricoles dans une petite supérette. La caissière est la dernière personne à l'avoir vue vivante. Elle se souvient que l'adolescente était effrayée par trois jeunes noirs qui l'importunaient et qu'elle avait quitté le magasin par la sortie de secours donnant sur la ruelle où la jeune fille a été retrouvée.
Toute la ville est en émoi, d'autant que Sarah Reese n'est pas n'importe qui. C'est la fille d'un juge haut placé de la capitale. Toutes les forces de police sont mobilisées pour retrouver les trois jeunes. De son côté, Sully Carter, journaliste dans une grand quotidien local, est chargé de dresser le portait du quartier et de décrire l'ambiance qui y règne après cette macabre découverte. Carter découvre alors que Sarah n'est pas la première jeune fille à y être tuée, sans parler des adolescentes disparues. Mais celles-ci n'étaient ni blanches ni riches et la police semble avoir été moins prompte à réagir. Bien décidé à creuser cette voie, Carter se heurte à la désapprobation de sa hiérarchie qui préfère, elle aussi, consacrer sa une à la mort de la fille d'un juge. Mais Carter est un vieux briscard et il ne laissera pas tomber si facilement...