De nos jours, à Berlin. Theresa Matusiak, la quarantaine, auxiliaire de vie et peintre amateur s'apprête à présenter sa première exposition dans une petite galerie de la ville. Une lettre recommandée envoyée par un notaire va venir perturber cette vie bien rangée. Theresa y apprend que, suite au décès de Marlène Groen, elle hérite, à parts égales avec un certain Tom Halasz, d'une maison à Rostock. Impossible ! Marlene Groen est sa soeur mais elle est morte depuis des années, avant même la naissance de Theresa et elle n'a jamais entendu parler de ce Tom. Intriguée, Theresa contacte Charlotte, sa soeur aînée qui lui confirme que Marlène est morte à 17 ans, en 1971. Theresa va devoir se plonger dans l'histoire de sa famille afin de résoudre ce mystère. La famille Groen s'est installée dans les années 1960 à Rostock, en Allemagne de l'Est. Johannes, le père, est membre de la Stasi. Elisabeth, la mère, est infirmière. Ils ont deux filles, Charlotte et Marlène. L'aînée adhère totalement au régime de la RDA tandis que Marlène est éprise de liberté, amoureuse d'un dissident et n'aspire qu'à une chose, fuir à l'Ouest. Tout bascule en 1971. Johannes doit alors choisir entre sa fille et sa carrière au sein de la police du régime. L'année suivante, la naissance de Theresa vient combler le vide créé par la mort de Marlène. En 1992, trois ans après la chute du Mur de Berlin et la réunification de l'Allemagne, les Groen vendent la maison de Rostock. Enfin, cela c'est l'histoire qu'on a raconté à Theresa durant toutes ses années. Il est temps de connaître enfin la vérité. Pour cela il lui faudra remuer le passé et se plonger dans une époque où le pays et les familles étaient séparées par un Mur.
Bella Ciao est une fresque historique et familiale magistrale qui nous dresse le portrait de l'Italie de la première moitié du XXe siècle à travers le destin d'une myriade de personnages bouleversants. Tout commence au tournant d'un nouveau siècle, promesse d'espoirs et de renouveau. Cependant, à Borgo di Dentro, petite bourgade pauvre du Piémont où les paysans travaillent sans relâche pour exploiter la terre de petits nobles qui les payent une misère afin de s'assurer grand train dans leurs manoirs et où, dès l'enfance, les filles s'abiment les mains et la santé dans les filatures de vers à soie avec pour maigre perspective une soupe d'oignons dans un logis glacial, l'arrivée des années 1900 ne change rien. C'est à cette vie laborieuse et misérable qu'est promise Giulia Masca, jeune fille de 20 ans, ouvrière depuis ses 10 ans, et en grève depuis plusieurs semaines comme des dizaines d'autres femmes qui réclament simplement des horaires plus humains et de quoi manger à leur faim. Dans cette période sombre , Giulia peut compter sur Pietro, son fiancé, et Anita, sa meilleure amie pour donner un peu de légèreté à ses journées. Pourtant, un beau jour, se sentant trahie, Giulia décide de s'enfuir. Sans prévenir personne, elle rassemble ses maigres affaires et abandonne son passé pour inventer son propre avenir, de l'autre côté de l'Atlantique. Près de 40 ans plus tard, Giulia, devenue Mrs Manfredi, revient dans son village, bien décidée à se venger. Mais si à New York, Giulia a connu la réussite et l'amour, à Borgo di Dentro, Anita a connu deux guerres mondiales, la montée du fascisme et les deuils. Deux femmes fortes et droites dont les destins sont aux prises avec les vicissitudes de l'Histoire.
Voici un roman difficile à lâcher tant les personnages sont forts, l'intrigue bien construite et la tension palpable à chaque page. Whistling Ridge est une petite ville du Colorado qui vit sous la coupe d'un pasteur exalté dirigeant la vie de ses paroissiens à coup de sermons puritains. C'est là qu'a grandi Abigail Blake, au sein d'une famille dysfonctionnelle, entre un père vétéran du Vietnam, alcoolique et violent, et une mère terrorisée par son mari au point de ne pouvoir protéger ses enfants. Un soir d'été, après une fête bien arrosée dans les bois des Tall Bones, Abigail, 17 ans, disparait. Que s'est-il passé ? A-t-elle fugué pour échapper à son destin sans issue ? S'est-elle perdue ou blessée dans la forêt ? A-t-elle été agressée ? La ville bruisse de rumeurs et chacun tente de protéger ses secrets. Dans cette petite communauté où la vie tourne autour du temple, il ne fait pas bon être un étranger. Emma, d'origine mexicaine, meilleure amie d'Abigail et la dernière à l'avoir vue, et Rat, un jeune gitan qui vit en marge de la société, en font rapidement l'amère expérience.
Dans Le roi qui voulait voir la mer, Gérard de Cortanze évoque quelques journées particulières du mois de juin 1786 durant lesquelles Louis XVI entreprit un voyage inédit : une escapade en Normandie, loin des fastes de Versailles, accompagné seulement d'une poignée de conseillers et d'une garde armée réduite. Passionné par la géographie, la cartographie et les voyages d'exploration, Louis XVI pouvait citer toutes les parties d'un bateau de même que tous les membres de l'équipage, connaissait les voies maritimes, les légendes sur les monstres peuplant les mers du monde, lisait avec passion les récits des explorateurs partis naviguer en terres inconnues. Pourtant, à 32 ans, il n'avait jamais vu la mer. Prétextant la nécessité de surveiller l'avancement de travaux en cours à Cherbourg afin de sécuriser le port face à une éventuelle attaque anglaise, le roi décide de se rendre sur la côte. Ce voyage est une vraie parenthèse pour Louis XVI qui ne supporte pas les flagorneries des courtisans, les intrigues du palais, le décorum accompagnant chacun de ses mouvements. Pendant quelques jours, il part à la rencontre du peuple, dort dans des auberges, sillonne des routes de campagne et contemple enfin cette mer dont il a tant rêvé ! Lui que l'on dit inculte et mou, dont les proches se moquent en coulisses et le flattent en public, si peu à l'aise dans son palais, apparaît ici comme un homme drôle, curieux, à l'écoute de son peuple, conscient de la nécessité d'entreprendre des réformes. Un voyage réjouissant en compagnie d'une homme attachant !