Céline Curiol
Actes Sud, 218 pp., 20€
On connaît de Céline Curiol ses quatre romans publiés entre 2005 et 2012, unanimement salués par la critique française et internationale - Paul Auster dira de son premier roman qu'il est « l’un des textes de fiction les plus originaux et les plus brillamment exécutés par un écrivain contemporain ».
Avec « Un quinze août à Paris » elle nous livre un témoignage intime d'un tout autre genre : l'histoire de la dépression dans laquelle elle s'est profondément enlisée au cours de l'été 2009. Voulant écrire « le livre qu'[elle] aurait aimé lire lorsque [sa] vie en dépendait », Curiol a longuement gratté, analysé et étudié l'histoire de sa dépression, pour la transcender et en offrir une vision plus large. Il en ressort un ouvrage extrêmement bien documenté sur l'expérience de la dépression vue de l'intérieur.
À la lumière des discours scientifiques et psychanalytiques mais également de nombreux textes littéraires, elle ausculte les sinuosités de sa pensée tourmentée. Sont ainsi convoqués tour à tour : Freud, J.-C. Ameisen, Sylvia Plath, William James, Stieg Dagerman ou encore Julia Kristeva (entre autres).
Autant d'auteurs qui lui permettent de décrire en mots et en concepts ce mal qui l'a rongée de l'intérieur, l'empêchant de lire, d'écrire et plus simplement de vivre.
Un ouvrage majeur pour comprendre la dépression. Retrouvez la notice de l'éditeur ici