Isabelle Bergoënd
Thierry Marchaisse, 239 pages, 19€
Hoang lui parle alors de ce qui l'a conduit de son Vietnam natal à cette vie d'errance dans les rues de Strasbourg. L'année précédente, Hoang a reçu un curieux paquet. Ce colis, initialement adressé à son père mort depuis des années, a été égaré par la poste vietnamienne durant les années de guerre. Ainsi, alors qu'il a été posté en 1972 à Strasbourg, il n'a atteint le fil de son destinataire que près de 40 ans plus tard. Il s'agit d'une courte lettre accompagnée de deux objets : un service à thé d'apparence arabe et une plaque de verre dans laquelle, par transparence, on découvre le portrait d'un couple, une femme européenne et un asiatique, tous deux vêtus de costumes évoquant les années 1900. Hoang, qui n'a jamais connu son père, sentant là un lien important avec l'histoire de sa famille, a décidé d'entreprendre un grand voyage afin de découvrir l'origine de cet objet insolite. Voilà une énigme encore plus fascinante que leur petit jeu de piste ! Eléonore décide d'héberger Hoang. Aidée de son frère, de son compagnon, d'un voisin détective et d'une jeune voisine, elle tente de découvrir l'origine de ce que le groupe a baptisé le "Dagobert Optique", pas tout à fait un daguerréotype mais assurément un ancêtre de la photographie.
Cette enquête mènera Eléonore et ses amis, mais surtout Hoang, sur les traces d'un ancien prix Nobel, d'un prince vietnamien, des oubliés de l'histoire coloniale française en Asie et en Algérie. Un premier roman très réussi.