Flammarion, 230 pages, 18€
Pourquoi voyageons-nous ? Pourquoi quittons-nous notre terre natale, nos racines ? Qu'est-ce qui pousse les hommes à partir vers l'inconnu ? Telles sont les questions qui agitent Line, la narratrice, lors d'un voyage à New York. Elle a l'habitude de prendre l'avion, de changer de continent au gré de ses déplacements professionnels ou pour ses vacances.
Mais d'autres n'ont pas ce luxe, ils partent pour fuir, pour survivre. Comme Albert Dadas, qu'elle a découvert au détour d'une exposition. Ce premier "touriste pathologique" diagnostiqué au XIXe siècle, ne pouvait s'empêcher de parcourir des kilomètres, poussé par un irrépressible besoin de partir. Ou comme Samia Yusuf Omar, jeune athlète somalienne ayant représenté son pays aux Jeux Olympiques avant de retomber dans l'oubli et de mourir parmi d'autres réfugiés tentant de fuir la guerre. Samia, poussée sur la route de l'exil par l'espoir fou de vivre sa passion. Ou comme son père, son oncle Thinh ou sa cousine Hoai qui ont quitté le Vietnam pour poursuivre leurs études loin de leurs familles et s'assurer un avenir meilleur. Cet exil, sa vie d'avant la France, son père n'en parlait presque jamais et pourtant Linh a besoin de connaître ce passé, de comprendre d'où elle vient.
Un roman magnifique sur le déracinement, la soif d'ailleurs et les difficultés de vivre entre deux lieux.