Plon, 370 pages, 23.70 €
Mais qui est donc Bernadette ? Epouse d'Elgin Branch, un gourou de l'informatique, qui ne vit que pour son travail et mère de Bee, adolescente fragilisée par une enfance marquée par la maladie, Bernadette vit quasi en ermite dans une grande maison délabrée et ne communique que par mail avec une assistante virtuelle dont la société est basée en Inde. Cette mère de famille originale ne cadre pas du tout avec les autres parents d'élèves de l'école de sa fille. Très loin du modèle calibré des petites bourgeoises bigotes de Seattlle, elle est la risée de ces mères actives dans tous les comités. Bernadette a peur de tout mais surtout des gens et a créé son propre petit monde dont Bee est le centre. Dès lors, lorsque Bee rappelle à ses parents une promesse faite des années plus tôt, avec sans doute un peu de désinvolture, l'univers de Bernadette est sur le point de s'écrouler. "Si tu n'as que des A pendant toute ta scolarité, nous sommes d'accord de t'emmener en voyage en famille en Antarctique", voilà une récompense que Bee n'a jamais oubliée et, à peine son dernier bulletin reçu, elle s'empresse de programmer ce voyage dont elle rêve depuis toujours. Comment Bernadette va-t-elle supporter la proximité des gens, le mal de mer, le froid, l'inconnu ? Impossible ! A quelques heures du départ Bernadette disparait ! Bee se plonge alors dans la vie de sa mère pour essayer de la retrouver et découvre des mails, des notes, des lettres provenant de son père, de cette mystérieuse assistante indienne, des mères coincées de ses copines de classe, de psychiatres mais aussi de personnes qui ont connu la Bernadette d'avant, la femme brillante qui impressionnait tout Los Angeles. Maria Semple nous raconte avec humour les aventures loufoques d'une femme névrosée et en profite pour égratigner ceux qui veulent à tout prix rester dans le rang.