Mathias Enard
Actes Sud, 252 pages, 21€50.
Lakhdar est un jeune tangérois sans histoires qui rêve de liberté avec son copain Bassam et qui fantasme sur sa cousine Meryem avec laquelle il s'adonne au plaisir. Mais ils sont découverts. Le cauchemar commence alors pour eux. La honte de la famille s'abat sur Lakhdar et Meryem. Lakhdar, bien que très jeune, s'enfuit. Abandonné, à moitié clochard, il retrouve finalement un statut au sein d'un groupe de pensée coranique. Mais à la différence de son ami Bassam, la doxa islamiste n'a pas de prise sur lui. Après un attentat à Marrakech que Lakhdar attribue au groupe, Bassam disparaît et Lakhdar change de vie et pose le pied sur le sol européen. Là encore la vie ne sera pas facile pour Lakhdar.
Rue des voleurs est un roman à vif comme Le pain nu de Mohammed Choukri auquel il rend hommage d'ailleurs. Grâce au souffle épique de Mathias Enard, Rue des voleurs est traversée par une grande force narrative et émotionnelle qui emporte le lecteur dans cette tragédie qui d'ordinaire finit pas s'inscrire dans la grande histoire. A lire.