William Trevor. Trad. de l'anglais.
Phébus, 252 p., 21 €
Cet été-là, c'est l'histoire d'une rencontre, d'un amour bref et déchirant.
Années 50, dans une petite ville irlandaise. Ellie, enfant trouvée élevée dans un orphelinat, a été placée chez un fermier taciturne, marqué par la mort accidentelle de sa femme. Plus tard, ils se sont mariés, plus par raison que par passion, ce qui n'exclut pas la tendresse. Lors d'un enterrement, Ellie croise Florian Kilderry, jeune homme sorti de nulle part, qui photographie l'événement. Et c'est l'amour qui illumine soudain son existence terne, lui fait découvrir des sentiments jusqu'alors ignorés. Ellie se prend à rêver que Florian lui fasse quitter ce quotidien. Mais lui ne pense qu'à partir de ce pays auquel plus rien ne le rattache.
Le regard que l'écrivain porte sur ses personnages est plein d'empathie : d'une grande pudeur, il ne s'appesantit pas, suggère, décrit les gestes. Trevor, grand peintre des sentiments, approche par petites touches délicates toutes ces émotions retenues, cette passion insensée couvant sous la simplicité apparente d'une vie à la campagne.