Mick Jackson. Trad. de l'anglais
Bourgois, 272 p., 15 €
La narratrice, une femme d'une soixantaine d'années, a perdu son mari soudainement. Assaillie de témoignages de sympathie dont elle n'a que faire, elle décide sur une impulsion subite de fuir sa maison londonienne. Elle atterrit dans un petit village du Norfolk où elle loue une maison de pêcheur, pour un temps indéterminé, où elle vit recluse, rédige son journal intime, fait de longues balades sur la côte et boit de plus en plus. Maintenant qu'elle n'est plus la femme de quelqu'un, elle doit apprendre à découvrir sa vraie personnalité, et ses réflexions, bien loin de la noirceur ou de l'auto-apitoiement, sont surprenantes car elles s'écartent complètement des idées reçues quant à la conduite qu'il est convenu d'adopter en période de deuil. Cette femme, bien qu'ayant perdu ses repères et à la limite de perdre pied, manifeste en même temps une grande lucidité, se libère des convenances et du qu'en-dira-t'on. Au fil de son journal, on découvre aussi les dessous de son mariage, loin d'être parfait, source de frustrations et de secrets. "Un personnage féminin complexe, résigné et rebelle, sombre et drôle".