Zhang Ling. Trad. du chinois
Belfond, 590 pages, 24.95 €
La
Montagne d'Or, c'est par ce nom que les Chinois désignaient, au XIXème siècle, le Canada. En effet, cette terre lointaine leur apparaissait comme une énorme montagne où les pépites d'or se ramassent comme de simples cailloux. Et pourtant, lorsqu'en 1879 le jeune Fang Defa décide d'entreprendre, comme tant d'autres hommes avant lui, le voyage vers cette montagne, il y a bien longtemps que la ruée vers l'or est terminée. Ce qui l'attend à Victoria, c'est un travail harassant sur les chantiers de construction du chemin de fer. Ils sont des centaines de Chinois comme lui à trimer pour un maigre salaire dans des conditions sanitaires et de sécurité plus que difficiles. Loin de leurs familles, de leurs femmes, de leurs coutumes ancestrales, ils travaillent sans relâche pour accumuler de l'argent qu'ils envoient dans leurs villages. De l'autre côté de la mer, les femmes, les vieillards, les enfants attendent des nouvelles, de l'argent et parfois le retour pour quelques mois d'un mari ou d'un fils.
En suivant les aventures du jeune Fang Defa, tantôt ouvriers, puis tenancier d'une laverie, employé d'une conserverie ou marchand de légumes et de ses deux fils, c'est tout l'univers de ces paysans de la Chine Impériale venus faire fortune dans le nouveau monde que nous découvrons. Fang Defa n'a qu'un rêve amasser assez d'argent pour réunir toute sa famille, mais les événements historiques et politiques jouent contre lui et ce rêve devient vite une utopie. Plus d'un siècle plus tard, Emmy Smith, arrière-petite-fille de Fang Defa, sociologue à Vancouver, est appelée en Chine, dans le village de son aïeul pour y régler un problème d'héritage. Elle va alors découvrir l'extraordinaire destin de sa famille.