Les « Alexandrines », c’est le surnom que se donnaient les femmes slovènes parties en Egypte, de la fin du XIXe siècle aux années 50. Issues de familles de paysans souvent criblées de dettes, ces jeunes femmes étaient envoyées à Alexandrie pour travailler comme nourrices, bonnes d’enfants, dames de compagnie dans des familles fortunées de la bonne société égyptienne : expatriés français ou anglais, riches marchands turcs ou arabes. C’est ainsi que Merica, Ana et Vanda embarquent à Trieste, laissant derrière elles leurs mari, enfants ou fiancé, devenant elles aussi les « Alexandrines ». Pendant plusieurs années, toutes ces femmes vont se sacrifier pour envoyer de l’argent au pays sans jamais y revenir. Allaitant des bébés d’inconnues, elles ne verront pas leurs propres enfants grandir. Epargnant chaque sou pour payer les crédits de leurs époux, elles savent pourtant que nombre d’entre eux dilapident tout. Jeunes femmes blanches et isolées, elles sont parfois victimes de viols, de violence et d’humiliations. Logeant dans des villas luxueuses, certaines peinent à imaginer leur retour à la ferme. A travers le destin de ces trois femmes mais aussi de dizaines d’autres, Marjan Tomšič fait revivre une ville cosmopolite et nous raconte des parcours de vie étonnants.
Les Alexandrines
Marjan Tomsic
Traduit du slovène par Andrée Luck-Gaye
Editeur : Agullo Réserver ou commander


