La traversée du miroir...
En Angleterre, une jeune femme noire découvre le monde brutal et hostile des adultes. Discrète et serviable, elle fait des études à l'université, débute sa carrière et achète un appartement. Un jour, alors qu'elle assiste à une garden-party chez la famille de son petit ami, elle réfléchit à son parcours et à son futur en se demandant si elle peut tout recommencer à zéro.
Court roman, grand éblouissement tant ce roman est politique et littéraire !
Telle une Alice à la peau noire, la narratrice d’Assemblage, dans un monologue fragmenté et vertigineux, fait l’expérience de la dissociation pour examiner sa vie et le monde dans lequel elle a grandi, monde pour lequel elle s’est tue et a baissé les yeux. Elle nous raconte les mots, les gestes, les puanteurs, ses propres acquiescements , tous révélateurs d’une société et d’un système racistes et colonialistes.
Le premier roman de Natasha Brown est radical, aigu, intelligent. Chaque mot compte, l'autrice développe un particulier tout un lexique sur l'artificialité stupéfiant : elle y parle de forme, de caricature, de composition, de parodie, de docilité, de capital social, et sur chacune des pages de ce court roman, c’est subtil et brillant. Les phrases deviennent des vagues d’écume et de colère, froides, aigües qui obligent à s’interroger.
« Je ne sais pas vraiment pourquoi je fais certaines choses, parfois. Pourquoi est-ce que je m’excuse ? Ou que je dis ça va, merci. Et vous ? Pourquoi est-ce que je m’éloigne de la bordure du quai ? Ces questions ne sont ni sophistiquées ni intelligentes. Et pourtant, il m’arrive d’être incapable d’y répondre. Je n’arrive pas à me rappeler la bonne réponse. »
Court roman, grand éblouissement tant ce roman est politique et littéraire !
Telle une Alice à la peau noire, la narratrice d’Assemblage, dans un monologue fragmenté et vertigineux, fait l’expérience de la dissociation pour examiner sa vie et le monde dans lequel elle a grandi, monde pour lequel elle s’est tue et a baissé les yeux. Elle nous raconte les mots, les gestes, les puanteurs, ses propres acquiescements , tous révélateurs d’une société et d’un système racistes et colonialistes.
Le premier roman de Natasha Brown est radical, aigu, intelligent. Chaque mot compte, l'autrice développe un particulier tout un lexique sur l'artificialité stupéfiant : elle y parle de forme, de caricature, de composition, de parodie, de docilité, de capital social, et sur chacune des pages de ce court roman, c’est subtil et brillant. Les phrases deviennent des vagues d’écume et de colère, froides, aigües qui obligent à s’interroger.
« Je ne sais pas vraiment pourquoi je fais certaines choses, parfois. Pourquoi est-ce que je m’excuse ? Ou que je dis ça va, merci. Et vous ? Pourquoi est-ce que je m’éloigne de la bordure du quai ? Ces questions ne sont ni sophistiquées ni intelligentes. Et pourtant, il m’arrive d’être incapable d’y répondre. Je n’arrive pas à me rappeler la bonne réponse. »
Lire Assemblage, c’est entrer dans une matière à la fois liquide et coupante, qui expose comme rarement tous les processus de domination. Et la conclusion du livre est renversante, en particulier ce qu’elle énonce sur le sentiment de soi.