Claire Keegan. Trad. de l'anglais
Sabine Wespieser, 100 pages, 14 €
On se souvient de "L'Antarctique", recueil de nouvelles paru l'année dernière, qui évoquait avec finesse les défaillances des hommes, la place des femmes et le poids des conventions. Saluée comme une des voix majeures de la littérature irlandaise, Claire Keegan confirme avec ce court roman son talent exceptionnel pour suggérer, signifier des émotions immenses avec des images, des sensations infimes.
Le fil de "Les trois lumières" tient en quelques mots : une petite fille, dont la mère est à nouveau enceinte, est confiée pendant quelques mois à des parents éloignés. Très vite , elle comprend que cette maison est différente, l'homme est attentionné, la femme aimante, on utilise des formules de politesse, on effectue certaines tâches ensemble. Et la voilà qui s'ouvre peu à peu au monde, à la lumière. Et pourtant il existe quelques failles.
Cent pages intenses dans lesquelles chaque mot est à sa place, qui ouvrent à une multitude d'émotions.