Ce court et limpide roman s'ouvre sur l'image de Gustav Mahler, souffrant de fièvre, enroulé dans une couverture, sur le pont avant du paquebot qui le ramène de New York, fixant la mer grise, puis laissant de plus en plus son esprit dériver sur ses souvenirs et pensées, sur la musique, le talent, l'amour, la mort... sur ce qui fait le coeur sensible d'une existence. Au fil de ce moment de solitude, passé devant l'océan, rafraichi par le vent, entrecoupé de quelques paroles avec le jeune garçon de cabine, Mahler se souvient des étés à la montagne voués à la composition, de ses difficultés à diriger l'orchestre de Vienne à la hauteur de ses exigences, de son amour pour Alma, de la perte de sa fille. C'est une vie marquée par la ferveur, qui voit sa fin approcher.
Bref, condensé, Le dernier mouvement ne perd pourtant rien en richesses, tant chaque image et sensation fait sens et porte sur le monde un regard apparemment simple, mais profond et sensible.